PARIS, MONTFERMEIL. TRAVIATA des villes et des champs : 23 mai-2 juillet 2016. Deux productions totalement distinctes tant du point de vue artistique que sociétal et même politique occupent simultanément l’affiche de ce printemps et presque été 2016 : l’une, production luxueuse occupant les planches de l’Opéra Bastille avec dans le rôle-titre, fidèle à la programmation médiatique, une tête d’affiche prometteuse, rien de moins que la diva du moment, Sonya Yoncheva, qui des terres baroques (en apprentissage à Ambronay pilotée alors par Leo Garcia Alarcon) s’affirme en diva dramatique, dans le chef d’oeuvre intimiste et tragique de Verdi… du 23 mai au 29 juin 2016 . Mais voilà que pour le grand malheur des amateurs qui auront payé le prix fort, la Yoncheva chante le rôle pour quelques représentations (du 23 mai au 7 juin 2016) a annulé ses engagements parisiens pour raisons familiales : elle est remplacé par Maria Agresta, le 20 mai, puis du 11 au 29 juin 2016. Un cran plus bas quand même.
C’est à quelques km de Paris, dans le 93 : une autre expérience qui fusionne art lyrique et aventure collective à l’échelle d’une ville : Montfermeil, où depuis quelques années, la municipalité propose aux citoyens résidents et de façon bénévole, l’expérience d’une production chaque été, en un « son et lumière » qui rassemble, regroupe, fédère les énergies locales. Le vivre ensemble s’organise de façon exemplaire et la culture surtout la musique, orchestrale et comme ici opératique, par les disciplines aussi variées que complémentaires qu’elle engage, offre un écrin des plus stimulants…
MONTFERMEIL : LA VILLE OPERA… A l’Opéra Bastille, La Traviata se déploie dans la mise en scène très conforme du réalisateur Benoît Jacquot (les parisiens habitués aux grandes divas en crinolines, y ont déjà applaudi Diana Damrau, dans cette scénographie qui est une reprise) ; les habitants de Montfermeil (300 personnes sur scène et en coulisses) jouent « la Dame aux camélias », en costumes historiques avec ballets de cavaliers et d’attelages… soulignant ainsi tout ce que Verdi doit au génie d’Alexandre Dumas fils, en particulier à son roman, paru en 1852, et quasi historique, inspiré de la vie trop fugace d’une jeune courtisane aussi belle et irrésistible que condamnée (par la phtisie) : Alphonsine Duplessis qui meurt à l’âge canonique de… 23 ans en 1847.
A Paris comme à Montfermeil, les auditeurs assisteront à un véritable spectacle lyrique, défendu avec engagement par des interprètes impliqués. A Paris, la routine pourrait gagner certains esprits musiciens enchaînant les soirées de représentation ; à Montfermeil, rien de tel : l’idée de participer à une expérience singulière et unique (une fois par an, aux portes de l’été), citoyenne et sociétale, – soulignant combien la culture doit être investie par chacun de nous pour redéfinir le vivre ensemble, pourrait galvaniser davantage les esprits réunis dans une aventure sans équivalent en France.
PARIS, Opéra Bastille
Verdi : La Traviata
reprise de la mise en scène de Benoît Jacquot
Jusqu’au 23 mai au 29 juin 2016
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MONTFERMEIL
La Dame aux camélias d’après La Traviata de Verdi
Les 23, 24, 25, 30 juin puis 1er et 2 juillet 2016
01 41 70 10 60
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http://www.la-dame-aux-camelias.fr/
Devant la façade côté jardin du château des Cèdres, demeure historique des XVIIè et XVIIIè. Le son & lumière de Montfermeil existe depuis 1995.