lundi 12 mai 2025

Paris. Salle Pleyel, le jeudi 25 janvier 2007. Concert Schumann. Thomas Zehetmair, violon. Orchestre de Paris, direction : Marek Janowski.

A lire aussi

Après les Scènes de Faust, au début décembre 2006 sous la direction de Christoph Eschenbach, l’Orchestre de Paris continue son exploration de l’oeuvre de Robert Schumann, avec un programme au cours duquel figuraient trois grandes créations orchestrales du compositeur romantique : l’Ouverture de Manfred, le superbe et difficile Concerto pour violon et la Symphonie n° 4, dans sa version révisée de 1851. De cette dernière, Janowski a une conception architecturée, d’une très grande rigueur. Le chef travaille sur la continuité du discours musical, sur le naturel des enchaînements entre les mouvements. La transition entre le Lebhaft et le Finale, en particulier les quelques mesures notées « Etwas zurückhaltend », juste avant le « Langsam » qui débute le dernier mouvement, est à cet égard une belle réussite. Moment où l’auditeur est comme en suspension. Empli d’inquiétude, néanmoins nimbé de lumière, ce passage annonce magnifiquement les quelques mesures sombres du début du Finale. Un Schumann très équilibré donc. Un Schumann trop calme pourtant. Jamais la passion, l’exaltation ne le saisit. L’Ouverture de Manfred, guère passionnée, tragique ou morbide, nous le faisait déjà pressentir. Ce Schumann-là, sans tourments intérieurs, sans fébrilité ou fragilité, un Schumann avant tout animé de la raison des classiques, ne se rapproche guère de celui que nous aimons. L’élan, les éclairs sont majoritairement absents, comme en témoignent les projections des cordes – bien sages- au coeur du premier mouvement, ou la timidité des cuivres dans le Finale.

Dans le Concerto pour violon, Marek Janowski et le soliste Thomas Zehetmair ne semblent pas s’accorder. Zehetmair affiche dans le mouvement initial un ton assez rhapsodique, guère suivi en cela par son partenaire, qui reste dans une optique délibérément plus classicisante, démarche qui rattrape d’ailleurs le violoniste au cours des mouvements suivants. L’accompagnement orchestral manque d’arêtes et se confine trop souvent dans un excès de langueurs brumeuses. Les superpositions rythmiques et harmoniques violon/cordes du deuxième mouvement, si originales, sont guère mises en valeur. Le solo du violoncelle qui le débutait était pourtant le plus beau de la soirée.

Paris. Salle Pleyel, le 25 janvier 2007. Robert Schumann (1810-1856) :Manfred (Ouverture), Concerto pour violon et orchestre en ré mineur, Symphonie n° 4 en ré mineur opus 120 (version révisée).Thomas Zehetmair, violon. Orchestre de Paris.Marek Janowski, direction
 
Discographie
1. Schumann / Dvorak : Concerto pour violon en ré mineur (1853) / Concerto pour violon en la mineur. Thomas Zehetmair, violon. Philharmonia Orchestra, Christoph Eschenbach.  Apex
2. Schumann : Quatuors à cordes n° 1 & 3. Quatuor Zehetmair. ECM

Derniers articles

PARIS, SAINTE-CHAPELLE. 6ème Festival RÉSONANCES, du 1er au 30 juin 2025, de Ellington à Bach : Emmanuel Smith, Max Zita, Julien Beautemps, Hyuk...

Chaque année, au cœur du Paris historique, sur l’île de la Cité, le Festival Résonances met les claviers à...

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img