lundi 21 avril 2025

Piotr Illyich Tchaïkovski, Symphonie n°6 « Pathétique » Documentaire. Arte, le 28 octobre à 22h30

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En 1893, Tchaïkovski s’investit pour la composition d’une nouvelle symphonie. Symphonie « subjective » dont le programme est laissé énigmatique pour que le public le devine par lui-même. Ainsi que le précise l’auteur dans sa correspondance à son neveu Vladimir Davydov, au mois de février. Tchaikovski emportera avec lui ses secrets les plus intimes puisque malgré la création de l’œuvre à Saint-Pétersbourg, le 16 octobre 1893, sous la direction de l’auteur, la « Pathétique » suscita la réaction déconcertée de l’audience. Or la nouvelle interprétation de la partition sous la baguette, peut-être plus expérimentée de Napravnik, trois semaines plus tard, produisit un éclatant succès. Mais entre temps, Tchaokovski était mort, après s’être suicidé suite à un scandale qui éclaboussait sa vie privée.

Engendrée dans un tel contexte tragique, la « Pathétique » n’a pas manqué d’être assimilée à une sorte de Requiem personnel, où le compositeur ayant la vision de sa mort prochaine, couche sur le papier, l’expérience et les dernières impressions de toute une vie.

Symphonie n°6 en si mineur, « Pathétique », opus 74
En 4 mouvements.
Commentaire. L’œuvre s’ouvre sur un adagio (1) aux résonances lugubres (basson). La lutte du héros s’exprime ouvertement en un développement des plus tragiques, auquel répondent les sonneries aussi solennels que terrifiantes des trombones : appel du Destin, comparution imminente devant le Juge suprême. D’ailleurs, l’auteur a glissé presque imperceptiblement, une phrase du Requiem orthodoxe « qu’il repose avec les saints ».
La valse de l’allegro con grazia (2) apporte un bref moment d’accalmie, même dans l’impression d’une apparente insouciance, les morsures évoquées dans le premier mouvement reparaissent.
Terrifié par la convocation ultime, mondain voire galant ensuite, Tchaïkovski se montre dans l’allegro molto vivace (3) rechargé, déployant la dernière énergie en une marche déterminée qui s’amplifie peu à peu : il y affirme son identité marquée comme une essence agissante. L’adagio lamentoso (4) qui conclue la forme sonate, apporte une réponse tout à fait personnelle à la tradition symphonique depuis Beethoven : un adagio pour finale est le dernier trait du génie de Tchaïkovski. Amertume, souffrance et angoisse sont enlevées une à une pour une traversée irrépressible de l’autre côté du miroir. Prémices de la félicité, paix tant espérée : le flux musical se fait murmure final dans une brume funèbre, conférant à l’ensemble du cycle sa texture originale et visionnaire.

Musica
Samedi 28 octobre à 22h30
« La Pathétique de Tchaïkovski »
Documentaire de Christian Labrande et Iossif Pasternak
(2006, 52 mn)
Le film est ponctué par les répétitions suivies par l’ensemble orchestral de Novossibirsk, sous la direction de Arnold Kats.

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