lundi 21 avril 2025

Poitiers. Auditorium, le 9 février 2013. Haydn, Beethoven. Orchestre des Champs Élysées; Andréas Brantelid, violoncelle. Philippe Herreweghe, direction.

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Pour ce nouveau concert de l’Orchestre des Champs Élysées, Poitiers met à l’honneur deux compositeurs majeurs de la période classique et du début de la période romantique : Joseph Haydn (1732-1809) et Ludwig Van Beethoven (1770-1827), deux figures familières au répertoire de l’Orchestre sur instruments d’époque. Dès la création de l’Orchestre en 1992, Philippe Herreweghe a souhaité privilégier le répertoire des XVIIIe et XIXe siècles. Pour le concerto de Haydn, le chef avait initialement invité Marie Elisabeth Hecker, mais grippée, elle a dû renoncer et a été remplacée par le tout jeune violoncelliste suédois Andréas Brantelid qui, à seulement vingt cinq ans, fait montre d’un professionnalisme surprenant.


Haydn et Beethoven à Poitiers

Le concerto n°1 pour violoncelle et orchestre de Joseph Haydn (1732-1809) a des origines mystérieuses. Longtemps tenue pour perdue l’oeuvre, ou plutôt une copie, a été retrouvée en 1961 à Prague; composée dans les années 1760, elle a été créée par le violoncelliste Joseph Weigl qui travaille aussi pour le prince Esterhazy, le patron de Haydn. Le jeune violoncelliste fait sonner son instrument avec une intelligence et une justesse rares. L’exercice est d’autant plus périlleux que Haydn a écrit des pages redoutables avec de nombreux pièges; on ne peut que saluer l’immense talent du jeune prodige suédois qui a dû travailler au diapason 415 du jour au lendemain. Pendant tout le Concerto, l’entente entre l’orchestre, Andréas Brantelid et Philippe Herreweghe est totale et les musiciens jouent main dans la main ce qui est d’autant plus réjouissant que l’oeuvre mérite grandement d’être programmée après avoir été si longtemps oubliée du fait de sa disparition, après sa première création en 1762.

En seconde partie de programme, place à la Symphonie N°3 en mi bémol majeur opus 55 « Héroïque » de Ludwig Van Beethoven (1770-1827); composée entre 1802 et 1804, elle n’a été créée qu’en avril 1805. Originellement dédiée à Bonaparte, Beethoven en change la dédicace et préfère honorer le prince Lobkwitz, mécène du compositeur, après le sacre de Bonaparte comme empereur des français (décembre 1804). Si la structure de la symphonie est habituelle, sa longueur exceptionnelle (de quarante-cinq à cinquante minutes) en fait l’une des plus longues de l’histoire de la musique (d’ailleurs, la symphonie n°9 de Franz Schubert, égale en durée l’Héroïque). Le chef flamand dirige la musique de Beethoven avec sa fougue habituelle sans pour autant convaincre véritablement: sur la longueur, la lecture finit par légèrement ennuyer laissant une impression d’inachevé. Le concert à Poitiers nous a voulu cependant une belle surprise : la révélation d’un jeune talent à suivre désormais, le violoncelliste suédois Andréas Brantelid.

Poitiers. Auditorium, le 9 février 2013. Joseph Haydn (1732-1809) : Concerto N°1 pour violoncelle et orchestre, Ludwig Van Beethoven (1770-1827) : Symphonie N°3 en mi bémol majeur opus 55 « Héroïque ». Orchestre des Champs Élysées; Andréas Brantelid, violoncelle. Philippe Herreweghe, direction.
Illustration : Andreas Brantelid (DR)

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