POITIERS, TAP. Ars Nova / Black Box, le 9 octobre 2018. Le contemporain s’implante et s’accomplit dans ses dispositifs variés et sa diversité formelle au TAP Théâtre Auditorium de Poitiers, grâce à l’engagement et à l’activité de l’ensemble dédié Ars Nova, collectif en résidence au sein du bâtiment, et aussi sous le pilotage de son nouveau directeur musical, le franco-canadien Jean-Michaël Lavoie.
Place à une nouvelle forme de concert : les instrumentistes et le collectif d’Ars Nova invitent à un parcours, une expérience spatiale et sensorielle qui conduit le public à se déplacer (dans la boîte noire du duo RUST), avant de découvrir comme une mise en bouche, promesse de nouvelles sensations à vivre pendant la saison 2018 – 2019 à venir, plusieurs compositeurs, en leur présence… : Jean-François Laporte et Pierre Michaud (Québec), Manon Lepauvre (France), mais aussi Pierre Michaud et Aurélien Dumont. Au programme création d’un quatuor à cordes pour dispositif audiovisuel (… NIENTE . . . de Pierre Michaud).
Ars Nova réinvente ainsi au TAP, l’expérience du concert : une nouvelle approche vivante et décomplexée, pluridisciplinaire,riche en découvertes, en rencontres grâce à la coopération de différents médiums : projection vidéo, spatialisation sonore, objets animés. Grâce à l’étonnante diversité des profils artistiques que Jean-Michaël Lavoie a invité à Poitiers. Jamais l’écriture contemporaine n’a été aussi proche, facile, participative… inventive et surprenante. Concert événement à Poitiers.
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BLACK BOX – ARS NOVA
Mardi 9 octobre 2018
TAP Poitiers, 20h30
RESERVEZ VOTRE PLACE
https://www.tap-poitiers.com/spectacle/black-box/
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Programme du parcours
Duo RUST,
par Jean-François Laporte et Benjamin Thigpen,
explosion, le chant des machines
Maelström,
Manon Lepauvre
. . . NIENTE . . . ,
Pierre Michaud, (création)
abîme apogée, Aurélien Dumont
Ars Nova
Pierre-Simon Chevry, flûte
Paul Atlan, hautbois
Pierre Ragu, clarinette
Philippe Récard, basson
Patrice Petitdidier, cor
Jacques Charles, saxophone
Fabrice Bourgerie, trompette
Mathilde Comoy, trombone
Isabelle Cornélis, percussions
Michel Maurer, piano
Aïda Aragonese Aguado, harpe
Pascal Contet, accordéon
Alain Trésallet, alto
Isabelle Veyrier, violoncelle
Catherine Jacquet, violon
Jean-Louis Constant, violon,
Tanguy Menez, contrebasse
Direction : Jean-Michaël Lavoie
Musiciens invités :
Jean-François Laporte, compositeur et interprète
Benjamin Thigpen, musicien-performeur
Pierre Michaud, musique, électronique et vidéo
Deux étudiants de la Faculté de musique de l’Université de Montréal (UdeM) ** :
Victor De Coninck, alto
Ariel Carrabré, violoncelle
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Présentation des œuvres
Duo RUST : les concepteurs Jean-François Laporte et Benjamin Thigpen interroge la matière qui s’oxyde et tout en revêtant de somptueuses couleurs et effets plastiques, peut aussi produire des sons fascinants… les deux musiciens jouent des instruments inventés, aux sonorités imprévues, déconcertantes – acoustiques, électroniques ou électroacoustiques. Les deux magiciens de la matière et du son, réinventent la notion d’arbitraire, de hasard aussi… matérialité physique ou réalités acoustiques, ils prennent soin d’habiter un espace, en blocs de son, bandes de matière tissées, enchevêtrées qui composent alors une forêt de sons, à l’adresse du public, devenu explorateur. Confronté au son pur de RUST, l’être entier – « l’esprit, le corps, l’âme et toutes leurs interconnexions sont connectés avec les univers physiques et spirituels ».
« Explosion » des mêmes Jean-François Laporte et Benjamin Thigpen est une pièce courte qui joue de la proximité de petits éléments et de leurs entrechocs qui entraînent une libération soudaine et intense d’énergie massive.
« Le chant des machines » est le dernier élément du triptyque du duo Laporte / Thigpen, présenté ce soir au TAP. Au cœur de cette célébration poétique des machines, Machinesong qui est sonorisé, traité et présenté directement dans la musique, en même temps qu’il est également représenté indirectement. Thigpen rend audible l’inaudible magnétique, quand Laporte amplifie la portée des phénomènes sonores qui se produisent… Le chant des machines est un chant de sirènes qui convoque aussi l’audelà, l’espace et le cosmos.
« Maeström » de Manon Lepauvre nous transporte en Norvège, dans l’évocation du tourbillon impétueux qui naît de l’accélération de la marée et du déferlement des fortes houles. En deux parties distinctes, la partition explore deux espaces temporels, l’un dans un mouvement ininterrompu et l’autre dans une temporalité suspendue où s’agrègent de petits objets musicaux.
. . . n i e n t e . . . de Pierre Michaud – création
pour quatuor à cordes amplifié et dispositif audiovisuel (2018)
Pour présentation de la nouvelle partition, le TAP édite le texte poétique suivant :
«
Du silence au silence.
entre les deux :
…construction et destruction…
…la nuit et le jour…
…le changement des saisons…
…
inspiration et expiration
…
et le mélancolique constat que tout est impermanence. »
Commande de l’Ensemble Ars Nova, . . . n i e n t e . . . est une oeuvre mixte présentant des images d’édifices abandonnés en Slovaquie, dans des terres agricoles au Québec, dans une base militaire désaffectée… L’oeuvre est dédiée à Jean-Michaël Lavoie
Dernière partition au programme de ce fabuleux voyage en terres contemporaines, » abîme apogée » est écrit pour un ensemble de quatorze musiciens, électronique et chœur virtuel. La partition mêle cosmologie chinoise et figure d’Hildegarde de Bingen. L’auteur prolonge ainsi sa recherche sur l’hétérogénéité des matériaux « par le dialogue d’une écriture instrumentale effacée et violente avec une électronique harmonique et intimement dérivée de la voix ». Entre fixité du matériau et mouvement continu, l’œuvre vise un équilibre en perpétuelle mouvance, à l’instar de « l’unification des éléments de la cosmologie chinoise dans le Taiji/Tû ».
Le chœur de femmes chante un texte écrit par Dominique Quélen à partir des écrits de Hildegarde de Bingen sur le double mouvement « d’élévation spirituelle et de déclin ». Le dispositif électronique suscite des objets musicaux hybrides, entre geste instrumental et réponse vocale. Formellement, abîme apogée appelle au délire et au rêve, en un voyage où l’électronique permet « l’élaboration de paysages sonores oniriques ».