Tosca, 1900
France Musique
En direct du Petropolitan Opera de New York
Samedi 24 avril 2010 à 19h
C’est en écoutant une représentation d’Aïda de Verdi que le
jeune Puccini reçoit la vocation du lyrique. Ainsi, l’un de ses chefs-d’oeuvre de la plaine maturité, Tosca, créé en 1900 en témoigne.
Viendront ensuite après ce premier sommet dramatique et vocal, Butterfly
(1904) puis l’inachevée Turandot (création posthume en 1926). L’unité
dramatique et la superbe gradation dans la tension de l’ouvrage viennent
en partie, de sa construction spatiale: à chaque tableau correspond un
lieu différent dans la Rome du début XIXème siècle: l’église San Andrea
della Valle à l’acte I, puis le Palazzo Farnèse ou Palais de la justice
au II; enfin pour la mort des amants magnifiques, les géoles et la
terrasse sommitale du château Saint-Ange au III. Rares les ouvrages lyriques qui
collent à ce point à l’esprit d’une ville… Rome est l’autre acteur de
l’opéra puccinien. La Tosca de Puccini, qui a alors 42 ans, et est bien
au sommet de son écriture, est adaptée de la pièce éponyme de Victorien
Sardou, créée treize années auparavant, en 1887.
Tosca, opéra romain
En un torrent continu qui reste resserré, autorisant quelques rares
airs aux solistes, la musique de Puccini exprime tout ce que les actes
ne disent pas: les pensées secrètes, les soupçons incandescents (Floria
est une femme terriblement jalouse), le machiavélisme cynique
astucieusement tu (Scarpia est un monstre de perversité manipulatrice, ivre d’une insondable frustration et objet incontrôlable de son désir pour Tosca),
la loyauté fraternelle de Mario (il est partisan du peuple,
farouchement opposé à toute forme de despotisme, en cela dangereusement bonapartiste, révolutionnaire et libertaire)…
En définitive, la
plume de Puccini inscrit au devant de la scène, la passion qui animent
chacun des trois protagonistes. Sur le plan musical aussi, le
compositeur rehausse davantage la règle du trio vocal, base de l’opéra
romantique et post romantique: une soprano amoureuse, un ténor ardent,
un baryton néfaste, manipulateur, sombre et ténébreux. Mais ici, contrairement à tant
d’héroïnes soumises ou sacrifiées, Tosca est une femme qui rugit et
résiste. Elle décide elle-même du moment et du contexte de sa mort.
L’ouvrage a connu immédiatement un succès international, à l’étonnement
du milieu français dont surtout Fauré qui n’entendait rien à sa
sanguinité déplacée. Heureusement Ravel, Stravinsky, Mahler relevèrent
aussitôt le génie musical et dramatique de Puccini.
France Musique
En direct du Petropolitan Opera de New York
Samedi 24 avril 2010 à 19h
Giacomo Puccini
Tosca
Opéra en 3 actes, livret de Guiseppe Giacosa et Luigi Illica, d’après la
pièce de Victorien Sardou
Patricia Racette : Floria Tosca, cantatrice célèbre
Jonas Kaufmann : Mario Cavaradossi, peintre
Bryn Terfel : Baron Scarpia, chef de la police
David Pittsinger : Cesare Angelotti, prisonnier politique
John Del Carlo : un sacristain
Eduardo Valdes : Spoletta, policier
Jeffrey Wells : Sciarrone, gendarme
Keith Miller : un geôlier
Jonathan Makepeace : un jeune berger
Metropolitan Opera Chorus : dirigé par Donald Palumbo
Metropolitan Opera Orchestra
Direction : James Levine