vendredi 5 juillet 2024

RENNES, Opéra. MOZART : Zaïde / Nicolas Simon (6, 8, 10,12 février 2023)

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Emmanuel Andrieu
Emmanuel Andrieu
Après des études d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université de Montpellier, Emmanuel Andrieu a notamment dirigé la boutique Harmonia Mundi dans cette même ville. Aujourd’hui, il collabore avec différents sites internet consacrés à la musique classique, la danse et l’opéra - mais essentiellement avec ClassiqueNews.com dont il est le rédacteur en chef.

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Singspiel méconnu, malaimé… deux ans avant l’Enlèvement au sérail (1782). Faute d’ouverture, de final et de la disparition d’une grande partie des dialogues parlés, l’opéra Zaide de Mozart (1780)est injustement délaissé des scènes lyriques ; or il concentre quelques-uns des plus beaux airs de Mozart

 

Sur leur île déserte, préservée, Zaïde (l’esclave chrétienne du sultan Soliman) n’accepte pas sa condition soumise ; Inzel, en maître du jeu, les expose à l’inconnu et l’imprévisible avec le naufrage de Gomatz, un inconnu aussi inquiétant qu’attirant… il est chrétien, et Zaïde tombe amoureuse de lui. Grâce à la complicité du serviteur Allazim, les amants s’enfuient, mais ils sont repris à cause d’Osmin, fidèle au sultan. Condamnés à mort, ils auraient été tués si Allazim dans le passé n’avait pas sauvé le sultant ; ce dernier le reconnaît et décide de lui pardonner. La partition s’achève sans que l’on sache la décision du Sultan vis à vis des deux chrétiens amis de Allazim… L’intrigue préfigure l’opéra à venir, également en langue allemande, l’Enlèvement au sérail de 1782, créé à Vienne devant Joseph II.

 

Cet échiquier des passions multiples et croisées, en un Orient fantasmé (chanté en allemand), est abordé avec engagement par une équipe prometteuse réunissant à Rennes : la metteuse en scène Louise Vignaud, l’autrice Alison Cosson, le compositeur Robin Melchior et le chef Nicolas Simon à la tête de l’Orchestre National de Bretagne. Zaide souligne les valeurs de l’humanisme. C’est une partition proche des idéaux des Lumières et des sentiments chers à Voltaire ; Zaide serait inspiré de Zaïre du philosophe français. A l’origine, Mozart a composé ce drame pour la troupe des comédiens et chanteurs germaniques que Joseph II souhaitait favoriser. sans recevoir de commande officielle, Wolfgang mena son projet jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il ne serait jamais sollicité par l’Empereur.

Nouvelle production lyrique avec 4 solistes et une comédienne / Opéra chanté en allemand, surtitré en français

Décors et costumes fabriqués dans les ateliers de l’Opéra de Rennes

 

 

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MOZART : Zaide, sinsgpiel KV 344
RENNES, Opéra

Lundi 6 février 2023 à 20h
Mercredi 8 février 2023 à 20h
Vendredi 10 février 2023 à 20h
Dimanche 12 février 2023 à 16h
Durée 1h45 sans entracte

 

INFOS & RÉSERVATIONS
directement sur le site de l’Opéra de Rennes
https://opera-rennes.fr/fr/evenement/zaide

 

 

PLUS D’INFOS sur le site de Nicolas SIMON
http://www.nicolas-simon.fr/agenda/

Distribution

Kseniia Proshina : Zaïde
Kaëlig Boché : Gomatz
Niall Andersson : Allazim
Mark van Arsdale : Sultan Soliman
Marief Guittier : Inzel

Orchestre National de Bretagne

Photo ZAIDE – grand format (DR) / Opéra de RENNES 2023

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Précédent programme coup de cœur de la Rédaction / CLIC de CLASSIQUENEWS :

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PIANO MAJEUR. CD & CONCERT : François-Frédéric Guy joue Chopin (Seine Musicale, ven 27 janv 2023)

 

 

Pour la Seine Musicale, le pianiste François-Frédéric Guy conçoit un programme qui allie Beethoven et Chopin. Le premier n’a plus aucun secret (ou presque) pour lui : Beethoven dessine un cheminement sans fin pour l’interprète soucieux de sens et d’expérimentation. D’ailleurs, la Sonate en ut mineur n°32 est le sommet d’une créativité révolutionnaire qui n’a cessé de faire évoluer la forme au profit d’un idéal musical visionnaire.
En première partie de programme, le pianiste dévoile sa nouvelle conquête discographique : Chopin… plusieurs pièces certes déjà jouées en concert, mais qu’il n’avait jamais enregistrées pour le disque. C’est désormais chose faite (le double CD paraît chez l’éditeur La Dolce Volta ce 27 janvier également).
Les pièces choisies dont la sublime et très ambitieuse Sonate n°3 en ut mineur profite d’un travail spécifique sur le son, le legato, le chant… ce bel canto et cette vocalità qui colorent toute l’œuvre chopinienne. C’est aussi une attention spécifique accordée à l’usage de la pédale : propice à cette brume mystérieuse qui enveloppe la ligne mélodique, sans atténuer sa précision ni son relief. Dans le disque, FF Guy joue un piano historique Pleyel 1905 (sans le double échappement : soit un défi technique en plus de l’engagement artistique pur). A la Seine Musicale, l’interprète ajoute Nocturne et Ballade, autre forme d’une sensibilité émotionnelle unique qui exprime la singularité de Chopin, son écriture double voire ambivalente : à la fois intime et pudique – orfévrée, mais aussi puissante et passionnée, matinée d’une nostalgie pour sa patrie à jamais quittée et perdue : la Pologne.
Pour les spectateurs de la Seine Musicale, François-Frédéric Guy dévoilera tous les apports de son travail dédié à Chopin. Voilà qui fait de François-Frédéric Guy dans ce programme particulièrement réfléchi, l’un des plus captivants chopiniens actuels.

 

 

 

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PARIS, La Seine musicale
Vendredi 27 janvier 2023, 19h30

RÉSERVER vos places directement
sur le site de la Seine Musicale
https://www.laseinemusicale.com/spectacles-concerts/chopin-beethoven-sonates/

Île Seguin, 92100 Boulogne-Billancourt
Accueil : 01 74 34 54 00
Billetterie : 01 74 34 53 53
Du mardi au samedi de 11h00 à 19h00
Les dimanches et lundis – uniquement les jours de spectacles et concerts – à partir de 1h30 avant le début de la représentation

 

 

Programme

Frédéric Chopin
Nocturne en ut mineur
Ballade n° 1 en sol mineur
Sonate n° 3 en si mineur

Ludwig van Beethoven
Sonate en ut mineur n° 32

 

 

Si Beethoven est sans doute le compositeur préféré de François-Frédéric Guy pour qui la Sonate n° 32 « élève l’être humain dans des régions inconnues et sacrées », le pianiste trouve d’autres couleurs à son exploration romantique avec Frédéric Chopin. Un nocturne, une ballade et une sonate donnent un aperçu du style, de la virtuosité et des audaces du plus français des compositeurs polonais. Concert donné dans le cadre de la sortie du double album consacré à Chopin,  » Secret Garden  » / jardin secret  (label La Dolce Volta).

 

 

 

 

 

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VIDÉO : teaser François-Frédéric Guy joue Chopin (2 cd La Dolce Volta) / Nocturne in C sharp minor op. posth. (4’12mn)

 

 

François-Frédéric Guy en tournée 2023

25/01 – Lyon, Opéra
05/02 – Nantes, Folles Journées
11/02 – Bruxelles, Flagey Pianos days
4/03 – Metz, Arsenal
12/03 – Londres, Wigmore Hall
16-17/03 – Stuttgart, Freiburg
31/03 – Hamburg Elbphilharmonie
04-05/05 – Bordeaux
27/05 – Londres, Wigmore Hall

 

 

 

ENTRETIEN avec François-Frédéric GUY, à propos de CHOPIN

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CLASSIQUENEWS : Comment avez-vous opéré le choix des œuvres ?

François-Frédéric GUY : Le programme de ce double disque édité par La Dolce Volta rassemble mon « jardin secret », qui n’est plus ainsi aussi secret que cela. J’ai enregistré les premières pièces musicales que j’ai écoutées pendant mon enfance ; les pièces que jouait mon père qui était bon pianiste et qui a ainsi bercé ma jeunesse jusqu’à 14 ans. Ensuite j’ai ajouté les partitions que j’ai apprises et étudiées. Pourquoi la Sonate n°3 ? D’abord parce que c’est l’une des œuvres maîtresses du répertoire – négligée jusque vers 1960, à la faveur de sa « sœur », la Sonate funèbre. En réalité, la n°3 est une partition clé ; le premier mouvement en particulier, tisse le lien avec Beethoven (son Opus 111) : Chopin que l’on aime présenter comme le génie des esquisses et des morceaux courts, y démontre a contrario, sa parfaite maîtrise de la grande forme.

 

CLASSIQUENEWS : En quoi le fait de jouer sur un piano historique (Pleyel 1905) change-t-il l’interprétation ? Quels en sont les apports?

François-Frédéric GUY : Evidemment cela change du piano moderne, instruments « tout confort, avec cuir et clim ». Le choix du piano Pleyel 1905 (collection Balleron) permet d’écouter ce Chopin exigeant, transparent, virtuose aussi, au tempérament parfois débridé. On sait l’attachement de Chopin de son vivant pour les instruments Pleyel. Contrairement à Liszt ou Richard Strauss, Chopin n’est pas mort à 80 ans. Disparu à 38 ans, Il n’a pas connu le double échappement. Ici, l’attaque est immédiate et la production du son, définitive. L’interprète gagne cependant en qualité, précision, rapidité. Dans la Première Étude, ou la coda de la 2ème Ballade, la rapidité est vertigineuse, mais la vitesse ne doit pas sacrifier la précision. Il est nécessaire de soigner en particulier, la limpidité, la clarté : sur le piano restauré par Sylvie Fouanon, les basses sont aussi claires que les aigus. Voilà qui change encore des pianos modernes.

 

 

CLASSIQUENEWS : Comment jouer Chopin ? Quels sont les défis de son interprétation ?

François-Frédéric GUY : Le principal défi chez Chopin, c’est de ne pas se contenter de sa relative évidence musicale ; sa musique semble si naturelle au premier abord qu’on peut rester facilement à la surface des chose grâce à ses harmonies ensorcelantes et ses mélodies magiques. Mais il y a en fait, chez lui, un abîme de sentiments… que l’on ne retrouve peut -être que chez Beethoven, mais exprimés différemment. Le romantisme de Chopin est encore plus exacerbé que chez Beethoven. Finalement jouer Chopin c’est un peu la quadrature du cercle : c’est parvenir à concilier à la fois la rigueur de Beethoven, le contrepoint de Bach, la simplicité et la perfection de Mozart et surtout, ce romantisme à fleur de peau du « déraciné-révolté », propre à Chopin.

 

CLASSIQUENEWS : Y aura-t-il une suite à ce double coffret Chopin ?

François-Frédéric GUY : Bien sûr mon « Jardin Secret » chopinien est bien plus vaste et j’aimerais continuer à l’explorer et le faire découvrir à travers un nouvel album; en particulier aborder ses Mazurkas qui ne sont pas présentes dans le programme « secret garden ». Les Mazurkas renvoient directement aux origines polonaises de Chopin, ce sont des idiomes en soi ; elles suscitent évidemment une attente particulière.

 

CLASSIQUENEWS : Quelle est l’image que vous avez de Chopin ?

François-Frédéric GUY : Chopin est le plus grand compositeur romantique, ayant une névrose particulière pour le piano ! Il marque le langage musical pour le clavier comme Wagner pour l’opéra. Il ne compte ni prédécesseur ni successeur. Ces deux-là sont à part. De vrais énigmes !
Chez Chopin, rares sont les instants apaisés et calmes, même dans ses oeuvres les plus intimes, souvent empreintes d’une nostalgie bouleversante . On sait qu’il jouait lui-même « mezzoforte », mais sa musique, elle, est « fortissimo » en terme d’intensité. Cette rage, cette force et cette détermination constantes sont liées à l’exil et au déracinement, loin de sa terre natale, la Pologne ; loin de sa famille. Il est aussi nostalgique que rebelle.

 

 

Propos recueillis en janvier 2023

 

 

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