Richard Strauss
Le Chevalier à la rose, 1911
Le 18 août 2007 à 20h45
Le 19 août 2007 à 13h45
Le 28 août 2007 à 15h45
Le 30 août 2007 à 3h45
Opéra de Zürich (2004, 3h15), réalisation : Chloé Perlemuter. « Le Chevalier à la rose », opéra en trois actes de Richard Strauss, mise en scène Sven-Eric Bechtolf, avec : Nina Stemme, la Maréchale ; Alfred Muff, le baron Ochs von Lerchenau ; Vesselina Kasarova, Octavian ; Malin Hartelius, Sophie. Choeur et orchestre de l’opéra de Zürich. Franz Welser-Möst, direction.
Comédie de moeurs à la façon des peintures de William Hogarth (lequel inspirera aussi Igor Strawinsky pour son Rake’s progress), mais aussi évocation nostalgique de la Vienne baroque à l’époque de l’Impératrice Marie-Thérèse, le Chevalier à la rose, est surtout, un opéra né de l’accord exemplaire entre un compositeur et son librettiste: Richard Strauss et Hugo von Hoffmannsthal. Ce dernier n’hésite pas à solliciter la connaissance des convenances aristocratiques de l’Ancien Régime auprès du Comte Harry von Kessler, afin de renforcer la vraisemblance de la fresque historique.
Mais l’art transcende l’anecdote et même si la remise d’une rose d’argent à la jeune fiancée Sophie, élue par le Baron Ochs, n’est que pure fiction, la partition et le livret produisent un ouvrage d’une rare subtilité psychologique. Les auteurs interrogent les rapports des êtres les uns vis à vis des autres, la fuite du temps et la quête (vaine) de chacun pour s’en défaire et trouver un (impossible) bonheur, bien éphémère. Vanité des plaisirs, illusion de la vie, tout en ciselant chaque tableau social, la musique exprime la quête éperdue et déjà futile d’une identité fragile. « Qui suis-je réellement? Que suis je pour les autres? Tout passe et tout s’efface », semble se dire à elle-même La Maréchale.
Même jeune, tout juste trentenaire, la jeune femme exprime la vanité de toute chose, y compris l’amour ardent que lui voue son jeune amant, « Quinquin » (Octavian). Son cousin le Baron Ochs est lui aussi un aristocrate assez « rustique » mais moins épais qu’on veut bien le chanter ordinairement. Reste, le portrait en triptyque de La Maréchale, Octavian et Sophie qui sous la plume du compositeur demeure le plus bouleversant trio final, écrit pour trois voix de femme, porté sur la scène d’un théâtre lyrique.
Le Chevalier à la rose, créé à Dresde le 26 janvier 1911, est le cinquième opéra de Richard Strauss, après Guntram, Feuersnot, Salomé et Elektra. C’est le second ouvrage né de la collaboration avec le poète Hofmannsthal. Du même duo créateur naîtront ensuite, Ariane à Naxos (1912), La Femme sans ombre (1919), Hélène d’Egypte (1928) et Arabella (1933)…
Illustration
Giovanni Bellini, Venus à son miroir (DR)