Le 5 janvier 2007 à 20h45
Richard Strauss
Mort et transfiguration,
poème symphonique opus 24
(Tod und Verklärung)
Concert (1977, 25 mn),
Réalisation : Humphrey Burton.
Production : Unitel
Georg Solti, direction
Rediffusions
Le 6 janvier 2007 à 13h45
Le 14 janvier 2007 à 5h45
Le 24 janvier 2007 à 16h45.
L’oeuvre
Strauss précise son intention : dans Mort et Transfiguration, il s’agit de poursuivre le travail de Macbeth (qui commence et s’achève en ré mineur), celui de Don Juan (qui débute en mi majeur et se conclut en mi mineur) et concevoir enfin, une oeuvre qui ouvre en ut mineur et se résolve en ut majeur. Souci de compositeur, mais préoccupation légitime qui dévoile une pensée musicale habitée par la structure, et le développement d’un programme cohérent, illustrant au plus juste son sujet. Composée en 1887-1888, la partition est créée le 21 juin 1890 sous la direction de l’auteur à Eisenach. Le dramatisme et la poésie d’outre-tombe fascine les premiers auditeurs. Il est vrai que Strauss eut la révélation de la partition après avoir lu un texte de Romain Rolland sur les dernières heures d’une pauvre âme, parvenue au soir de sa carrière : en proie sur son lit de mort, au désarroi existentiel, mais aspirant jusqu’aux limites imaginables, au salut de son âme. La musique de Strauss imagine les sensations ultimes d’un individu à l’agonie, traversé par l’angoisse vertigineuse, à l’effroi des derniers instants. Le tableau est à la fois glaçant, terrifiant et fascinant.
Tout ce que j’ai composé… était parfaitement juste
Strauss développe le sujet en deux parties. Lutte contre la mort d’abord ; transfiguration espérée, atteinte, éprouvée, ensuite. Un ample largo sert ici d’introduction, préludant à un développement de forme sonate. Comme il est dit dans le texte originel de Rolland, les années d’enfance sont évoquées avec nostalgie, puis l’évocation d’un bref bonheur anime ce corps malade au bord du gouffre ; enfin vient, l’abandon de la vie, l’appel de l’au-delà, les brumes de plus en plus persistantes de la transfiguration. L’ut majeur déclare l’élévation de l’âme parvenue à la fin de sa course : l’idéal de délivrance est enfin éprouvé et le pauvre corps peut sans douleurs, se détacher de son enveloppe terrestre.
Strauss devait sur son propre lit de mort, déclarer à son fils : « Je peux t’affirmer que tout ce que j’ai composé dans Mort et Transfiguration était parfaitement juste ; j’ai vécu très précisément tout cela ces dernières heures… ». Quel plus juste témoignage pouvait-on envisager quant à la vérité et la justesse d’une oeuvre pourtant écrite dans les années de jeunesse?
Approfondir
Restez sur Mezzo, les 6 et 24 janvier 2007, après Georg Solti, Kurt Masur interprète Richard Strauss, avec Métamorphoses, et les Quatre derniers lieder. Concert enregistré sur la scène du vieil opéra de Frankfort, en 1992 avec comme soliste, l’éruptive et incandescente Julia Varady. A bonne distance du chef, près du premier violon, la voix se fond dans la masse de l’orchestre (Gewandhaus de Leipzig), tel un instrument parmi ses pairs. Dans sa robe bleu brodée de fleurs, la cantatrice revêt la silhouette d’une prêtresse antique. Grand moment en persepctive !
Autres Diffusions
Le 13 janvier 2007 à 3h45
Le 16 janvier 2007 à 5h45
Crédits photographiques
Richard Strauss (DR)
Julia Varady (DR)