Richard Wagner
Parsifal, 1882
Dimanche 12 août 2007 à 18h
En direct du Festival de Bayreuth
Choeurs et orchestre du Festival de Bayreuth
Direction musicale: Adam Fischer
Chef des choeurs: Eberhard Friedrich
Amfortas: Jukka Rasilainen
Titurel: Artur Korn
Gurnemanz: Robert Holl
Parsifal Alfons Eberz
Klingsor: Karsten Mewes
Kundry: Evelyn Herlitzius
Le Festival scénique sacré en trois actes de Richard Wagner a été créé en 1882, spécifiquement pour la salle de Bayreuth et son acoustique. La fusion de la musique, (chorale, vocale et instrumentale) et du lieu contribue grandement à la fascination de chaque représentation, à tel point que certains spectateurs considèrent Parsifal comme un opéra religieux qui exige l’absence d’applaudissement lors des représentations, en particulier après la présentation du Saint Graal et son dévoilement… Or rien ne stipule que Wagner ait souhaité une telle ritualisation de son ouvrage. Il aurait même donné le signal des applaudissements, le soir de la générale.
L’impact esthétique de la musique, conçue comme un flux musical continu, poursuit son oeuvre auprès des spectateurs: l’orchestre porte tout le spectacle, à la fois jaillissement de la psyché, expression directe de l’action, remémoration permanente des sentiments et des intentions… il dilate la perception sensible, abolit les frontières, réalise l’assimilation du temps et de l’espace… Wagner brosse le portrait d’une humanité corrompue par le poids de ses fautes. Sa vision chrétienne fut le sujet de sa brouille avec Nietzsche. Pourtant, Parsifal incarne le nouvel homme, incrédule, loyal, constant dont la vertu morale sauve Amfortas et Kundry, deux êtres voués au mal, possédé par la magie de Klingsor. Sa compassion qui rétablit l’humanité dans un monde qui en avait perdu l’activité, fait renaître l’espoir… L’action elle-même, comme la musique, ne connaît pas de cadre ni de limites précis. Le compositeur semble concentrer l’histoire de l’humanité. Il offre sa propre philosophie, éprouvée à l’aune de la compassion et du renoncement. Parsifal absorbe toutes les peines, s’émeut, comprend, apaise… c’est l’élu que chacun de nous attend secrètement. Debussy profondément marqué par le modèle wagnérien, se souviendra de Parsifal dans les interludes orchestraux de Pelléas et Mélisande, comme Richard Strauss avait su renouveller le souffle onirique du théâtre wagnérien dans son opéra La Femme sans ombre, écrit avec Hugo von Hofmannsthal, dont le sujet traite tout autant du rachat de l’humnanité par la compassion…
Lire notre dossier Parsifal de Richard Wagner
Illustration
Parsifal et Kundry