mardi 22 avril 2025

Richard Wagner, Siegfried (1876)Vlaamse Opera. Du 4 novembre au 1er décembre 2007

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Richard Wagner
Siegfried
, 1876

Vlaamse Opera
Du 4 novembre au 1er décembre 2007

Deuxième Journée de la Tétralogie, Siegfried suspend le temps de son déroulement scénique, le sujet central du cycle: la fin des illusions, la mise à mort du héros et au-delà, des causes qui ont conduit à sa perte. Wagner analysera dans la Journée suivante (et dernière), Le Crépuscule des Dieux, la perte de l’innocence chez celui qui ne connaît pas la peur, mais qui doué outre d’une vaillance à toute épreuve, est aussi alourdi d’une grande naïveté. C’est qu’il ne perçoit pas la perversité de ceux qui le manipule… pour le conduire à sa perte. Tant qu’il y aura des bourreaux et des félons, l’humanité est en péril. Siegfried en fait les frais. Seule, trahie mais pleine d’espérance, Brünnhilde croit encore dans le destin d’une humanité qui aurait vaincu ses forces autodestructrices. Pour l’heure avant de connaître un destin tragique, le héros jouit d’une force à toute épreuve. Il incarne l’élan vital, le courage primitif (il est élevé dans la forêt par Mime, nain apeuré), tout l’espoir de sa famille décimée (Siegmund et Sieglinde, le frère et la soeur dont le fruit incestueux porte désormais l’épée de la revanche).

Ecriture interrompue
Mais Wagner toujours en proie à une révélation ou un ravissement en liaison avec sa propre vie sentimentale, oublie un temps le projet de Siegfried, en interrompt même, en juin 1857, la composition, au moment où il fallait en découdre avec le dragon, à l’acte II… pour s’adonner à une autre passion dévorante, celle de Mathilde Wesendonck, son amour impossible donc sublimé, pour laquelle il écrit alors Tristan et Yseult
Après Tristan, infidèle à son projet premier, Wagner s’autorise une nouvelle évasion hors de Siegfried, avec la légende des Maîtres chanteurs de Nuremberg... autant de compositions menées de front, nourrissent la trame musicale de Siegfried. Initié en 1857, l’ouvrage ne sera achevé qu’en 1871, puis créé en 1876, lors de la première représentation intégrale du Ring à Bayreuth.
Dans cette deuxième Journée, le héros pur guerroie sans repli, porté par son ardeur juvénile: il terrasse le Dragon Fafner, il triomphe même de la lance du dieu des dieux, Wotan. Le preux, démontrant sa valeur est digne ainsi de délivrer la Walkyrie déchue, Brünnhilde. Leur effusion amoureuse, embrasée, conclue l’opéra.

Crédit photographique
Hans Thoma: Siegfried a tué vaincu le dragon Fafner, 1889 (Berlin, Staatmusuem © J.P. Anders)

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