mardi 22 avril 2025

Richard Wagner, Tannhäuser (1845)Mezzo, du 3 au 23 février 2007

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Richard Wagner,
Tannhäuser
, 1845


Le 3 février 2007 à 20h45
Le 13 février 2007 à 15h45
Le 16 février 2007 à 3h31
Le 23 février 2007 à 15h45

Réalisation: Brian Large. 1995, 3h15. Direction: Zubin Mehta. Orchestre de Bavière, chœur et ballet de l’Opéra de Bavière. Avec : Jan-Hendrik Rootering (Hermann), René Kollo (Tannhäuser), Waltraud Meier (Venus), Nadine Secunde (Elizabeth), Bernd Weikel (Wolfram).

Tannhäuser, de Dresde à Paris (1845-1860)
En composant Tannhäuser, Wagner aborde la question inépuisable du choix qui se présente à tout homme d’action, entre sensualité et renoncement, désir et raison, faiblesse et sagesse. L’homme peut-il être maître de ses passions? Sujet brûlant qui semble inspirer tout génie lyrique, et déjà débattu par Monteverdi dans son Orfeo (1607), opéra des origines du genre. Pour Wagner, l’amour est une bénédiction comme un empoisonnement. L’auteur de Tristan sait de quoi il parle.
L’oeuvre connaît elle-même une histoire en péripéties. Sa première représentation a lieu en 1845 à Dresde. Quinze années plus tard, pour le Paris Impérial du Second Empire, le compositeur satisfait le désir de Napoléon III et réadapte pour la scène française son drame médiéval, à partir de 1860. Mais entre temps, Wagner avait composé son Tristan révolutionnaire. Le musicien avait fait évoluer son style et sa conception du drame musical. En se replongeant dans les vertiges de l’érotisme du Venusberg, Wagner, remis sur l’ouvrage de Tannhäuser, ne pouvait pas reprendre la partition sans intégrer les fruits de son expérience musicale et remodeler Tannhäuser dans la perspective symphonique de Tristan et dans celles de ses autres oeuvres plus tardives.
A ce titre, Il a fait évoluer la figure de Vénus qui dans sa nouvelle forme de 1860, annonce Kundry.
Avant les représentations à l’Opéra de Paris, Wagner organise une mise en bouche destinée aux auditeurs parisiens : en janvier puis février 1860, il donne plusieurs extraits de Tristan, du Vaisseau Fantôme, surtout de Lohengrin qui enthousiasma tant Baudelaire, saisi par l’ascension miraculeuse de l’ouverture. Le poète nous laisse un article désormais célèbre, publié en avril 1861, sur la modernité du théâtre wagnérien quand Berlioz, qui s’évertuait à faire produire par le grande maison lyrique, ses Troyens, s’obstina dans une querelle jalouse contre son rival germanique.

Une version française de Tannhäuser

Pour l’Opéra de Paris, Wagner composa une version française de Tannhäuser. Il restructure son oeuvre originelle en soulignant la part de l’enchantement dont est victime le chevalier, prisonnier du charme infligé par Vénus.
A l’été 1860, Wagner réorchestre la partition en incluant le texte français de Charles Truinet, avec l’obligation de satisfaire au goût local : développer un ballet pour chaque acte, destiné à contenter les yeux des membres du Jockey Club, avides de contempler les courbes élégantes des jeunes danseuses. Mais Wagner malgré les pressions, demeura inflexible : pas de ballet au deuxième acte. La grande Bacchanale du premier acte suffit amplement à nourrir le désir des spectateurs. Ailleurs, outre la scène du Vénusberg, Wagner refond aussi le concours de chant, au deuxième acte : le solo de Walther est supprimé. La figure de Tannhäuser y gagne son éclat magique faisant de la scène, le coeur du drame intégral.
Pendant les répétitions, le compositeur se plaint au maître de ballet, Petipa, de la gestuelle misérable des danseuses françaises. Leurs poses
imposent une série de gestes lourds et conventionnels qui contredisent l’érotisme bacchique et l’envoûtement fascinant de la musique.
Pourtant le luxe de la mise en scène prévoyait, ce qui fut fait, chevaux et meute de chiens pour la chasse du premier acte au moment de la création parisienne du Tannhäuser en français, le 13 mars 1861. Jusqu’au solo de cor du petit pâtre, l’audience dont le couple Impérial fut sage mais ensuite, une partie du public commença de hurler et de gémir contre la musique, conduisant à l’échec, lorsqu’après deux autres représentations (les 18 et 25 mars 1861), l’oeuvre fut retirée de l’affiche. Il fallut attendre 1895 pour revoir Tannhäuser sur les planches parisiennes, et dès la cessation des représentations de Tannhäuser, les costumes de l’opéra de Wagner servirent idéalement pour Robert le Diable de Meyerbeer, un succès assuré, à l’affiche dès le 1er avril suivant.

Approfondir
Lire notre dossier Tannhäuser de Richard Wagner

Illustration
John Williams Waterhouse, Lemia, 1905 (DR)

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