Ruggero Raimondi,
baryton
Portrait documentaire
France 3
Vendredi 26 juin 2009 à 23h
L’heure de… Ruggero Raimondi, baryton
France 3 consacre un nouveau numéro du magazine « l’heure de… » au baryton italien, Ruggero
Raimondi: inoubliable interprète de Don Giovanni de Mozart ou du baron
Scarpia dans Tosca de Puccini, deux incarnations qu’il a d’ailleurs enregistrées pour le cinéma, le premier avec Joseph Losey (1979), le second dans le film de Benoît Jacquot (2001).
Immortalisé à l’opéra comme au cinéma dans le rôle du célèbre et dangereux séducteur, Don Giovanni, Ruggero Raimondi
a interprété les plus beaux rôles du répertoire de Verdi à Mozart en
passant par Puccini. Son allure, son charisme et sa voix ont fait de
lui le premier baryton cinégénique de l’histoire du cinéma. Chez lui l’art de la nuance adapte chacune des ses mimiques selon l’angle et le choix du support: sur la scène, jeu maximal; devant la caméra, art plus mesuré et comme mis à distance. Souvent la rage de l’acteur doit être mesurée et adoucie par l’art du chanteur; trop d’expression tue l’expression. C’est pourquoi l’acteur a su mettre au diapason de son chant, le sens du théâtre, le jeu du comédien. Présence d’autant plus charismatique qu’il sait se concentrer sur la profondeur d’un personnage. Prenez son Don Giovanni: le chant comme surtout le physique composé de l’interprète, offrent au héros cet air carnassier, prédateur mais aussi d’une grandeur dérisoire, libertaire mais solitaire, c’est un être audacieux mais maudit, rebelle mais désespéré.
Alain Duault nous invite à suivre le chanteur à Bologne où il naquit et
grandit dans sa maison à Monte-Carlo. Il nous parle de musique et de
la place qu’elle a occupée de son enfance à aujourd’hui. Il partage ses
souvenirs professionnels et personnels tout en nous livrant ses
regrets, ses envies, ses rêveries… Ruggero Raimondi, né dans une
famille de commerçants amateurs de musique, apprend le piano à sept
ans. Après quelques années d’école, il entreprend de sérieuses études
de comptable. Sa grand-mère puis son père qui l’entendent chantonner
des mélodies populaires de Mario Lanza (ténor célébrissime qui fit
aussi carrière à Holywood) jusqu’au Credo de Iago de l’Otello de Verdi,
pensent qu’il peut, faire carrière dans l’opéra.
Aujourd’hui, ses interprétations de Germont (bourgeois faussement paternel, parfaitement odieux et cynique, La Traviata de Verdi), Scarpia (être machiavélique et manipulateur, Tosca de Puccini), Don Giovanni de Mozart (déjà cité) offre une palette de « méchants » magnifiques auxquels le baryton a su approfondir une ambiguité troublante, mi monstrueuse mi humaine.
Le documentaire s’articule autour des grands moments de sa vie :
– L’enfance et la découverte de la voix
– Les études de chant, le concours de Spolète et les débuts professionnels
– La grande carrière dirigée par les plus grands sur les scènes du monde entier
– Le film d’opéra et l’expérience du cinéma d’auteur
– Le passage à la mise en scène d’opéras
– La voix, sa définition, son évolution, son entretien…
L’Heure de … Magazine. Documentaire de 52’ d’Alain Duault, inédit. 2009. Réalisation : Claire Duguet