De Caelis à Saintes
Les quatre artistes chantent tour à tour en quatuor, trio et duo. Leur parfaite connaissance de la période médiévale sur un plan stylistique, scriptural et poétique est d’autant plus nécessaire que le latin, langue morte depuis des siècles, n’est pas facile à apprendre, et sa diction se doit d’être impeccable. S’il est parfois difficile de comprendre le texte, la musicalité des chanteuses, leur parfaite connaissance de l’époque et de la pratique religieuse au XIIe siècle apporte un incontestable accomplissement visuel, sonore… qui, à défaut d’être parfait, est au moins très bon. Les quinze oeuvres, toutes à consonance religieuse, poussent le public à la méditation et à l’introspection tout en douceur. La mezzo Laurence Brisset, qui est aussi à l’origine de l’ensemble, dirige avec talent et discrétion tout en chantant avec une précision sans faille et en totale harmonie avec ses trois collègues. Les quatre femmes, deux sopranos et deux mezzos, dont les voix s’accordent parfaitement, défendent avec délices, une musique dont la richesse vient des rythmes si particuliers liés à la période.
Pour une grande partie du public contemporain, la période médiévale reste encore mystérieuse et méconnue. Déjà Esther Lamandier, pionnière en la matière, en a favorisé un nouvel essor. L’ensemble De Caelis, qui s’attache qui a fait du cappella médiéval son fer de lance, semble prendre avec brio la suite de l’artiste franco-roumaine. Le répertoire polyphonique a capella est si important et d’une telle richesse, que les cinq chanteuses ont un bel avenir devant elles.
Saintes. Abbaye aux dames, le 9 mars 2013. Compositeurs anonymes du XIIe siècle : Deus in auditorium, Congaudet audie, Lectio, Mundus osant repletur, Domus saluts libani, Arce sydera, Lilium Floruit, Laude iucunda, Veri solis radius, Gaudia debita, Mira lege miro modo, De virginibus, Gregis pastor titirus, Benedicamus Domino, Orienti Oriens. Ensemble De Caelis, Laurence Brisset, chant et direction.