Portrait de l’un des plus grands chefs actuels
D’abord élève au piano et au violon, le jeune Rattle joue au sein d’un orchestre comme percussionniste. Il démontre ses talents de directeur musical au sein de la Royal Academy of Music, à partir de 1971. Trois années plus tard, il obtient le premier prix de la John Player Conducting Competition.
Il se fait remarquer en particulier dans une Deuxième Symphonie de Mahler particulièrement inspirée, et commence à diriger de nombreuses phalanges dont l’Orchestre de l’âge des Lumières, l’Orchestre symphonique de Birmingham, l’Orchestre symphonique de Bournemouth (1974) puis l’Orchestre philharmonique de Liverpool (1977). Mais c’est comme chef de l’Orchestre symphonique de Birmingham (City of Birmingham Symphony Orchestra, CBSO) de 1980 à 1998, que Rattle démontre sa maturité et une justesse stylistique admirable. Son engagement auprès de ce dernier orchestre se montre payant : il en fait l’un des meilleurs ensembles anglais voire international.
En 1999, Simon Rattle succède à Claudio Abbado comme directeur du Philharmonique de Berlin.
Un même engagement pour l’orchestre lui permet de susciter l’agrément de tous les membres musiciens dont certains, bien que minoritaires, avaient marqué leur préférence pour Daniel Barenboim. Le chef Britannique obtient que l’ensemble des salaires soient revalorisés, que l’orchestre devienne une fondation (la Stiftung Berliner Philharmoniker) dont le fonctionnement est assuré par des subventions privées.
Mais la carrière de Simon Rattle ne s’arrête pas là : il prend aussi la direction du Festival de Pâques de Salzbourg à partir de 2002. La dernière production de Pelléas et Mélisande de Debussy en 2006 a confirmé ce travail sur la texture, la couleur et l’expression détaillée comme murmurée du discours orchestral. Pour le Festival d’Aix-en-Provence et avec le metteur en scène Stéphane Brunschweig, il a commencé un Ring, à partir de 2006 qui se montre particulièrement réussi. Le cycle wagnérien se termine en 2010.
Travail sur la texture
Mahlérien profond et sensible, Rattle convainc également comme pédagogue. Engagé à défendre le répertoire du XXème siècle, il a participé à une série d’émissions remarquables par leur pertinence et leur clarté, sur la question de la modernité en musique (éditée en dvd chez Arthaus Musik).
Un travail spécifique sur le coloris, la transparence, la cohérence du son l’a indiscutablement imposé sur la scène internationale. Comme directeur du Berliner, il s’est montré un digne successeur de ses prédécesseur dans cette fonction, Herbert von Karajan et Claudio Abbado.
Discographie sélective
L’ensemble des albums de Sir Simon Rattle est édité par EMI classics
Richard Strauss, Ein Heldenleben, poème symphonique opus 40, Le bourgeois Gentilhomme, suite d’orchestre, opus 60.
Chostakovitch, Symphonie n°14, Symphonie n°1
Gustav Mahler, Symphonie n°5
Le Parfum, bande originale du film de Tom Tykwer d’après le roman de Patrick Süskind
Beethoven, intégrale des symphonies