dimanche 4 mai 2025

Solveig Kringelborn, sopranoPortrait

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Une voix de velours

des aigus expressifs, à l’articulation incarnée. Une ligne vocale certes. Surtout une prosodie du verbe texturée, sensuelle, idéale pour exprimer la magie incantatoire du mot : la soprano norvégienne qui a étudié à l’Académie Royale de Stockholm, Solveig Kringelborn, déploie son diamant vocal dans une série d’albums édités par le label norvégien NMA : trois disques à ce jour, dont le plus récent, « Erwartung » qui confirme ses talents de mélodiste née.
Ses compatriotes Grieg et Ibsen occupent une place de choix. Diction exemplaire, amplitude charnelle du timbre qui se montre d’une rare cohérence de registres et de dynamique : la cantatrice nordique affirme une indiscutable attraction. En plus du chant parfaitement articulé et même ciselé, la soprano ajoute un tempérament dramatique subtil, d’une musicalité égale, à couper le souffle.
Diseuse et conteuse inspirée aux lieds et dans les mélodies de ses compatriotes, elle se montre aussi inspiré dans le « grand format symphonique » comme le montre son autre album « Solveig sang ». Evidemment, le récital débute par la chanson de Solveig, extrait de Peer Gynt de Grieg : relief et opulence du timbre dévoilent le talent d’une chanteuse immensément douée.

Parcours

Elle a réellement fait ses débuts lyriques au début des années 1990. Mimi dans la Bohême, égérie de Lutoslawski qui lui dédie Chantefleurs et chantefables, la soprano dramatique enchante tout autant dans les mélodies scandinaves, ayant pour elle, le naturel et l’accentuation juste des langues scandinaves. Celle qui interprète à présent les mélodies de Grieg, d’Irgens-Jensen, fut aussi une Comtesse des Noces de Figaro de Mozart, sensible et humaine (Festival de Salzbourg, 1995 et 1996) et chante Tatyana (Oneguine) et Marie (Wozzek). A Paris, elle fut une Ariane (Ariadne auf naxos de Richard Strauss) fascinante en 2004 ; elle sera la Comtesse pour Capriccio à l’automne 2007, succédant à Renée Fleming dans la mise en scène de Robert Carsen… Mais son dramatisme incandescent s’est dévoilé plus encore dans le lied, en norvégien comme en allemand, la chaleur expressionniste de son timbre transfigure le texte. Un précédent album, intitulé Erwartung l’a démontré : Kringelborn maîtrise les connotations et intentions affleurant dans le texte, à la surface du chant. Souple et ample, charnelle et fluide, la voix étonne et captive par l’homogénéité de ses registres et de ses dynamiques.
Plus d’info : www.muzik.no

Agenda
Elsa, Lohengrin de Richard Wagner. Du 17 janvier au 4 février 2007. Milan, Scala.
La Comtesse, Capriccio de Richard Strauss. Automne 2007. Paris, Opéra Bastille.

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