France Musique, le 13 juin 2014, 20h : Stabat Mater de Dvorak. A 36 ans, Anton Dvorak, né en 1841, compose son Stabat Mater dans des circonstances personnelles tragiques. L’oeuvre qui dure près d’une heure trente, est liée à une série de deuils familiaux. La partition est écrite au moment du décès de sa fille, Josepha, en 1876. Mais le père allait être à nouveau frappé par le destin quand survint à quelques mois d’intervalles, le décès de sa seconde fille, Ruzena, lors d’un accident domestique, puis celui de son fils, Potakar, victime de la variole. L’ouvrage qui est une réflexion sur la mort (en cela proche des Kindertotenlieder de Mahler, plus tardif, cycle composé entre 1901 et 1904), permet au compositeur d’exprimer l’intensité insupportable de la perte, celle des enfants ; puis l’horreur et le renoncement, depuis son début désespéré jusqu’à la sublimation atteinte par le développement cathartique et spirituel de l’ample méditation. Dvorak aborde l’ensemble du texte sacré de Jacopo di Todi, moine ombrien du XIV ème siècle.
Requiem des enfants morts
La partition est conçue pour choeur mixte, pouvant compter jusqu’à 100 exécutants, quatre solistes et orchestre symphonique. Elle date de l’époque où Dvorak côtoie Brahms, lequel a créé à la même époque (mars 1877) son Requiem Allemand. Brahms n’a jamais caché son admiration pour son confrère Tchèque dont il avait souhaité la présence à Vienne. L’oeuvre qui sera jouée en mars 1884 au Royal Albert Hall, puis en septembre 1884, lors du Festival de Worcester à Londres (couplée avec la Symphonie n°6, sous la direction de l’auteur) contribua dans une large part à la reconnaissance du compositeur, à l’échelle européenne.
Dvorak : Stabat Mater
en direct de la Basilique Saint-Denis
Angela Denoke, soprano
Varduhi Abrahamyan, mezzo
Steve Davislim, ténor
Alexander Vinogradov, basse
Chœur Philharmonique de Prague
Philharmonique de Radio France
Jakub Hrusa, direction