Stefano Landi
Il Sant’Alessio, 1632
Caen, Théâtre
Les 16, 18 et 20 octobre 2007
Paris, Théâtre des Champs Elysées
Les 21, 23 et 24 novembre 2007 à 19h30
Nancy, Opéra national de Lorraine
Du 24 au 30 janvier 2008
Luxembourg, Grand Théâtre
Les 14 et 16 février 2007
La mise en scène de Benjamin Lazar
Il a participé comme metteur en scène et répétiteur du français « baroque » (entendez le français « Grand Siècle », c’est à dire la langue que l’on parlait probablement à la Cour de Louis XIV) dans la production triomphale du Bourgeois Gentilhomme de Molière et Lully (spectacle jubilatoire éclairé aux bougies, créé en 2004) aux côtés du chef Vincent Dumestre. On a pu récemment retrouver le même duo dans l’oratorio romain La Vita Humana. Disciple d’Eugène Green (lequel lui a transmis le goût et la passion de la déclamation théâtrale du français de Corneille, Racine et Molière), Benjamin Lazar met aujourd’hui en scène, sous la direction musicale de William Christie, un autre ouvrage (« dramma musicale »), composé en 1632 par Stefano Landi, sur la vie de Saint-Alexis, « Sant’Alessio » dont la première a lieu à Caen, mardi 16 octobre 2007 (puis les 18 et 20 octobre).
La déclamation baroque ne saurait être sans le geste dramatique et scénique qui la porte et l’articule. En restituant les conditions matérielles et visuelles de la création (lumière assurée par une rampe de bougies…, déploiement scénique, articulation linguistique, gestique propre à la rhétorique baroque…), Benjamin Lazar recherche l’émotion primitive, (en particulier celle des origines du baroque Français, ce XVIIème siècle qui éclaire alors les arts de la scène par sa violence et son raffinement, son intensité et poésie), et la vitalité qui ont porté l’oeuvre à son époque. Il ne s’agit pas tant de reconstituer ce qui ne peut l’être, mais d’évoquer avec notre sensibilité d’aujourd’hui, la richesse poétique, philosophique voire spirtuelle d’une oeuvre qui nous parle avec la même intensité, plus de 350 ans après sa création…
Le jeudi 18 octobre 2007 à partir de 19h30, la représentation sera diffusée en direct sur internet, depuis le site de France 3 Normandie. Un événement musical et baroque qui se double d’une performance technologique.
2 basses, 9 contre-ténors pour un opéra sacré
L’oeuvre célèbre la figure exemplaire de Sant’Alessio qui renonce aux plaisirs et aux richesses du monde terrestre. Harpiste, guitariste, organiste et chanteur, Stefano Landi (1586/67-1639) fut l’un des plus importants compositeurs romains des années 1630. Musicien à l’église, il a surtout marqué les esprits de son temps grâce à ses oeuvres théâtrales dont la première La Morte di Orfeo (1619, commande de la famille Borghese) a été récemment enregistrée chez Zig Zag Territoires par Françoise Lasserre: lire notre critique de La morte di Orfeo de stefano Landi). Favori des barberini, Landi put intégrer la Capella Giulia, le choeur pontifical, comme alto, à partir de 1629, et donner son opéra sacré, chef d’oeuvre du genre, sur la scène du Teatro Barberini, en 1632, incarnant alors le sommet des recherches scéniques et musicales de la Rome Baroque. Benjamin Lazar a souhaité restitué les vertiges mêlés entre ombres et lumière, ténébrisme et moralisme, sensualisme et spiritualié, d’une oeuvre qui sur le plan musical, propre au théâtre lyrique de l’époque, associe comédie et tragédie. Une alliance des genres qui allait se déployer pleinement à Venise, à partir de 1637 lorsque l’opéra public se développe dans la lagune.
En janvier 2008, le duo Vincent Dumestre et Benjamin Lazar se reforme pour la première tragédie lyrique, Cadmus et Hermione de Lully (1673) à l’Opéra Comique. Puis, le metteur en scène donnera en avril 2008, au Théâtre de l’Athénée à Paris « L’Autre monde ou les Etats et empires de la lune » de Savinien de Cyrano de Bergerac.
Stefano Landi, Il Sant’Alessio
Dramma musicale en trois actes (1632)
Livret de Giulio Rospiglioso
Philippe Jaroussky, sant’Alessio
Max Cencic, sposa
Alain Buet, Eufemiano
Xavier Sabata, Madre
Damien Guillon, Curtio
Pascal Bertin, Nuntio
José Lemos, Martio
Luigi De Donato, Demonio
Jean-Paul Bonnevalle, Nutrice
Terry Wey, Roma/Religione
Ryland Angel, Adrasto
Choeur et Orchestre des Arts Florissants
William Christie, direction
Benjamin Lazar, mise en scène
Ilustration: Georges de La Tour: un jeune page découvrant le corps de Saint-Alexis (DR)