mercredi 23 avril 2025

Théodore Dubois: Le Paradis PerduTournée estivale 2011: les 14 juillet, 21 et 26 août 2011

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Théodore Dubois réhabilité

Depuis son siège à Venise (Palazzetto Bru Zane), le Centre de musique romantique française dévoile les joyaux oubliés des compositeurs romantiques français. Programmée dans le cadre de son festival de printemps « Du Second Empire à la Troisième République »(avril et juin 2011), l’écriture brillante et fervente de Théodore Dubois (1837-1924), élève d’Ambroise Thomas, maître de Ropartz (entre autres), s’est dévoilée en particulier lors du concert de Motets français, « de Saint-Sulpice à la Madeleine », présenté en la Basilique des Frari le 12 mai 2011 (où reposent entre autres Canovas, Monteverdi, Titien…). Concert révélation auquel classiquenews était présent.
Le Palazzetto Bru Zane ne s’arrête pas là; avant de consacrer un festival entier à la figure du compositeur français et par la même occasion d’interroger la notion d’art officiel, Festival « Théodore Dubois (1837 – 1924) et l’art officiel » (du 14 avril au 27 mai 2012), le Centre très engagé dans la réhabilitation de compositeurs oubliés porte dès cet été la réalisation d’une production événement: l’oratorio Le Paradis Perdu (1878), programmé dans plusieurs festivals estivaux en France:

Théodore Dubois: Le Paradis Perdu
Les Cris de Paris. Les Solistes des Siècles. Geoffroy Jourdain, direction. Avec entre autres solistes: Chantal Santon, soprano (Eve), Jennifer Borghi, mezzo (l’Archange), Mathias Vidal, ténor (Adam)… Orchestration pour quintette à cordes, quintette à vents et piano de Olivier Schmitt. Création mondiale

Le 14 juillet 2011 à 18h, Salle Pasteur à Montpellier
Retransmis sur France Musique le 18 juillet 2011 à 9h

Le 21 août 2011 à 21h, chapelle de la Fondation d’Auteuil, Festival Berlioz, La Côte Saint-André

Le 26 août 2011 à 20h, Abbatiale Saint-Ouen à Rouen, festival Musicales de Normandie

Après les horreurs de la Commune, quand s’érige à Montmartre le Sacré-Coeur pour expier l’infamie de temps sanglants, la Ville de Paris commande aux compositeurs plusieurs oratorios pour les faire jouer dans les églises parisiennes. Théodore Dubois et Benjamin Godard se distinguent particulièrement parmi les compétiteurs: le premier avec son chef d’oeuvre, « Le Paradis Perdu »; le second avec « Le Tasse ». Pour 4 solistes, choeur et orchestre, la partition de Dubois, créée en 1878, suscite un très grand succès: la tournée 2011 met à l’honneur une oeuvre puissante et raffinée dans une version instrumentale allégée dans le style du XIXè, la version originelle pour orchestre ayant été perdue. Théodore Dubois convoque le duo Eve et Adam en une fresque aux couleurs subtiles qui fait la synthèse de l’opéra et du symphonisme contemporain; Gounod, Franck, Saint-Saëns influencent Dubois qui y distille aussi son propre tempérament … en génie de l’harmonie.

Théodore Dubois. Elève de Thomas (composition) et de Bazin (harmonie), premier Prix de Rome en 1861 (24 ans), Théodore Dubois gravit tous les échelons d’une carrière officielle: sa grande affaire reste l’harmonie dont il maîtrise toute les combinaisons et possibilités (son oeuvre s’en ressent au plus haut niveau): il devient dès 1871, professeur … d’harmonie au Conservatoire, puis en 1881, professeur de composition, enfin directeur de 1896 à sa retraite en 1905. L’élève de Benoist avait occupé précédemment le poste d’organiste de La Madeleine de 1877 à 1896. Théodore Dubois laisse un corpus sacré et religieux impressionnant dont les oratorios Les Sept Dernières Paroles du Christ (1867) et Le Paradis Perdu... Le Palazzetto Bru Zane Centre de musique romantique française a bien raison d’exhumer les oeuvres d’un compositeur dont on s’est plus trop vite à souligner l’activité du théoricien; Théodore Dubois n’a rien de cet auteur ennuyeux et convenu: son écriture convainc et surprend même par son éclectisme et sa très haute facture…

Illustrations: Théodore Dubois (DR). Le Paradis Perdu d’après Milton par Cabanel (1867). Avant Dubois, le peintre Cabanel illustre le thème de la faute d’Adam et Eve en un cycle à fresque monumental, aboutissement de sa carrière. Adam y est représenté défait, en ange déchu: ni raideur officielle ni afféterie décorative, le peintre trouve le ton juste entre grandeur et humanité, se souvenant des grands artistes de la Renaissance italienne dont évidemment Michel-Ange…
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