mercredi 23 avril 2025

Toscanini in his words, Toscanini par lui-même Docu-fiction de Larry Weinstein (1 dvd Medici Arts)

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Maestro légendaire,
Arturo Toscanini demeure, avec Furtwängler, l’une des baguettes les
plus unanimement célébrées. Le scénario du film, monté comme une
fiction familiale reprend les conversations que son fils Walter a
enregistrées à son insu pendant les trois dernières années de sa vie,
Le docu-fiction inédit révèle plusieurs aspects inconnus du chef
italien.


Toscanini en confession

Si Toscanini ne s’est jamais livré publiquement et n’a jamais publié de
mémoires, 150 heures de conversations privées ont été ainsi
enregistrées. Arturo Toscanini y livre ses pensées sur la musique, les
autres chefs dont le détesté Leopold Stokowski, les chanteuses dont la
star scaligène, la soprano Géraldine Farrar (qui fut probablement sa
maîtresse), et aussi Maria Callas (dans Les Puritains) dont « il ne
comprenait pas un traître mot ».

Les
conversations père/fils ont été recréées par le réalisateur Larry
Weinstein et mises en scène avec des acteurs jouant les rôles de
Toscanini et de ses proches : son fils Walter (qui a précieusement
dissimulé le micro dans l’abat jour du lampadaire qui est placé près du
fauteuil où s’exprime son père), sa fille Wally, le chef d’orchestre
Wilfried Pelletier, Anita Colombo, qui fut son assistante artistique à
la Scala durant les années 20, et Iris Bilucaglia Cantelli, épouse du
jeune chef Guido Cantelli.
La scène se déroule dans le salon de sa maison de Riverdale (New
Jersey, USA). Ses enfants et ses amis le questionnent sur ses pensées
et ses sentiments concernant les musiques qu’il a étudiées et dirigées,
ses débuts en tant que violoncelliste, ses voyages, ses lectures, les
grandes oeuvres, les grands compositeurs – Beethoven, Verdi, Wagner –
sa rencontre avec Verdi (en particulier lorsqu’il joue l’une des Pièces Sacrées
à l’auteur en proposant un accelerando…, option agrée par Verdi
convaincu), ses souvenirs à la Scala, sa résistance face au nazisme.

Vis à vis de Puccini, le Maître aime châtier: celui qui dirige avec une
ferveur électrique sa Turandot, prenant soin d’indiquer le moment de la
partition qu’a laissé inachevé le compositeur, dissèque jusqu’à la
critique acide, l’écriture puccinienne: Puccini est un « piètre
mélodiste », qui a beaucoup puisé ici et là. Du reste, le seul
compositeur qui eut une quelconque aura vis à vis de Toscanini demeure
Catalani, en témoigne son chef d’oeuvre, la Wally dont le maestro reprend le nom pour sa propre fille. Il ne cesse d’admirer l’inspiration de sa mélodie « in sogno »
Ces révélations sont entremêlées d’archives, d’extraits des lettres du
chef, de photos et de séquences vidéos provenant des archives de
la famille Toscanini remises personnellement au réalisateur Larry
Weinstein. Le voile se lève sur l’un des chefs les plus fascinants:
séducteur, artiste dévoré par l’idéal et l’exigence, le service et le
respect pour les compositeurs: le 4 avril 1954, celui qui dirigeait par
coeur, a une défaillance, un oubli. Il décide de ne plus diriger et se
retire dans sa villa de Riverdale. Ce film est complété par l’archive
datée de 1943 d’Arturo Toscanini dirigeant l’Hymne des nations avec Jan
Peerce (ténor), l’Orchestre symphonique de la NBC et le Choeur du
Collège Westminster.

Avec : Barry Jackson (Arturo Toscanini), Joseph Long (Walter
Toscanini), Carolina Giammetta (Wally Toscanini), Jennie Goosens (Anita
Colombo), Michael Brandon (Wilfrid Pelletier), Valentina Chico (Iris
Cantelli). Réalisation : Larry Weinstein. Co-écrit avec Harvey Sachs.
Coproduction : ARTE France, Idéale Audience & Foundry Films, BBC
Wales (2008, 1h10 mn).

Le film « Toscanini par lui-même » (Toscanini in his own words) est publié en dvd chez Medici Arts, à partir du 12 mars 2009.

Illustrations: Arturo Toscanini en 1908, dirigeant Wagner (DR)

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