Udo Zimmmermann: La Rose Blanche (1986)Angers Nantes Opéra, du 29 janvier au 10 février 2013

La résistance au nazisme a pris de nombreux visages ; ceux de Sophie et Hans Scholl en sont peut-être l’emblème le plus bouleversant : la sœur et le frère ont proclamé dès la fin 1942, à travers le mouvement La Rose Blanche, avec un courage inouï, leur refus de la barbarie ; ils sont beaux, ils sont jeunes (21 et 24 ans); contre le régime de la terreur, ils osent à Munich revendiquer la liberté de pensée et le pouvoir de la réflexion… en diffusant entre autres des tracts très engagés signés La Rose Blanche.

Plutôt qu’un brûlot âpre et mordant, volontiers vindicatif et tendu, Udo Zimmermann fait un opéra chambriste fulgurant, d’une poésie incandescente et universelle, au verbe ciselé, aux climats instrumentaux ténus… où affleurent les sentiments les plus lumineux quelques heures avant l’exécution des deux adolescents. La forme musicale y retrouve cette austérité poétique irrésistible de Britten, où la finesse du dire et l’articulation naturelle du texte renoue avec l’éloquence de Bach (dont Zimmermann était admirateur).
Jamais compositeur n’a rendu plus juste hommage au courage de la jeunesse.

Saluons Angers Nantes Opéra de remettre en lumière une œuvre bouleversante servie par deux tempéraments idéalement investis: Elizabeth Bailey et Armando Noguera. Nouvel Ensemble Contemporain le Nec. Nicolas Farine, direction. Stephan Grögler, mise en scène. Attention joyau lyrique à ne pas manquer.