jeudi 24 avril 2025

Vague Offenbach pour Noël et la nouvelle année. Essor des opéras de Jacques Offenbach en France et en Belgique De Dijon à Liège, de Toulouse à Lyon. Jusqu’au 6 janvier 2008

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Jusqu’au 6 janvier 2008

La fin de l’année 2007 voit fleurir ici et là les opéras d’Offenbach, cinq programmations majeures éclairent notre horizon gourmand pour les fêtes de fin d’année. Alors que Les Solistes de Lyon-Bernard Tétu poursuivent une tournée intitulée « Folies d’Offenbach » (jusqu’au 19 décembre 2007), La Vie Parisienne éclot à Lyon (Opéra national, du 18 décembre au 1er janvier. Mise en scène Laurent Pelly), puis à Liège (Opéra Royal de Wallonie, du 22 au 31 décembre 2007. Mise en scène: Jérôme Savary), Orphée aux enfers fait escale à Montpellier (opéra national, du 23 décembre au 6 janvier sous la direction d’Hervé Niquet); La Belle Hélène préfère de son côté, Toulouse (Capitole, du 22 au 30 décembre 2007. Mise en scène: Jérôme Savary). En somme, les grands amuseurs dirigent en France et Belgique les scènes lyriques, ambiance des fêtes oblige. Mieux, une scène régionale, de plus en plus active et défricheuse, déniche une oeuvre méconnue (à torts): le Duo à Dijon, qui déterre Le Roi Carotte, du 14 au 31 décembre 2007, en en dévoilant la portée politique d’une irrévérence jubilatoire.

Agenda

Dijon, Grand Théâtre. Le Roi Carotte
. Du 14 au 31 décembre 2007
Lyon, Opéra national. La Vie parisienne. Du 18 décembre 2007 au 1er janvier 2008

Liège, Opéra Royal de Wallonie. La Vie Parisienne
. Du 22 au 31 décembre 2007
Toulouse, Capitole. La Belle Hélène. Du 22 au 30 décembre 2007
Montpellier, Opéra national. Orphée aux enfers. Du 23 décembre 2007 au 6 janvier 2008

Tournée des Solistes de Lyon-Bernard Tétu. Jusqu’au 19 décembre 2007

Télé
De son côté, pour décembre 2007, Mezzo diffuse un festival Offenbach: Orphée aux enfers par le duo Minkowski/Pelly et une distribution idéale, et plusieurs documentaires sur les oeuvres théâtrales du compositeur. Et surtout France 3 s’accorde à la vague Offenbach, en diffusant le Samedi 5 janvier 2008 à 23h40, La Vie Parisienne, dans la mise en scène de Laurent Pelly. Production qu’aura retransmis en direct France Musique, le 29 décembre 2007 à 19. Lire ci-après.

Radio
France Musique, samedi 29 décembre 2007 à 19h. En direct de l’Opéra de Lyon, La Vie Parisienne

Jacques Offenbach (1819-1880)
Décédé pendant la composition des Contes d’Hoffmann, Jacques Offenbach porta très loin l’art voire l’expertise de la parodie et du délire dramatique. En génie de la scène, le compositeur demeure connu pour ses frasques scéniques plutôt délirantes, souvent comiques. Mais notre époque oublie, contexte politique et social différent, que l’ensemble de son oeuvre porte les résonances des faits et agissements de la tribune politique. Offenbach releva à ce titre l’exploit de se faire applaudir de ceux qu’il ciblait sans ménagement dans son oeuvre satirique, à commencer par les personnalités marquantes du Second Empire, période qui correspond exactement à l’apogée de sa carrière. Après la défaite de 1870, le public le mit au banc, lui reprochant, en raison de ses origines germaniques (il est né à Cologne), sa « responsabilité » dans les événements qui ont mené la France au désastre. Aujourd’hui, bon nombre de ses opus lyriques sont sortis de l’oubli et gagne un nouveau lustre grâce à l’intelligence de certains metteurs en scène qui savent comme Laurent Pelly par exemple, tirer la folie dramatique d’Offenbach, de l’anecdote et du boulevard. Car il y a chez le compositeur, une verve et une truculence singulière qui se souviennent de Molière et de Goldoni, l’essor d’une scène délirante certes qui cependant par nature cède souvent à la mélancolie, en raison certainement de la sensibilité personnelle du compositeur.
Aux côtés des galops infernaux et souvent irrévérencieux, se déploie surtout un génie de la mélodie libre et suave qui se met au service de la langue française, une langue magistralement projetée et articulée grâce à la complicité de ses librettistes, Meilhac et Halévy.

Rire et subtilité

L’oeuvre est foisonnante. Elle indique une évolution constante de l’écriture et des moyens pour relancer le nerf de l’action. Derrière ses binocles, l’homme Offenbach respire la joie et la malice, l’éloquence amusée d’un esprit passionné de théâtre. Comme violoncelliste dans l’orchestre de l’Opéra-Comique à Paris dès 1834 (25 ans), le jeune Offenbach sait écouter les oeuvres du répertoire qu’il va bientôt éblouir. Convertit au catholicisme en 1844 (il est né de parents juifs), Jacques Offenbach devient chef d’orchestre à la Comédie-Française de 1850 à 1855. Là encore, il se confronte à l’interaction des situations théâtrales et de la musique, en composant de nombreuses musiques de scène. En 1855, le compositeur marque un grand coup les planches parisiennes: sur la scène de la salle Marigny qu’il baptise Bouffes-Parisiens, Offenbach donne une trilogie dont Les Deux Aveugles, oeuvre cocasse qui lui permet de parodier entre autres les opéras contemporains, ceux du « grand genre » ou selon les mots de Verdi lui-même de la « grande boutique », de Meyerbeer et de Verdi. Dynamique, promotteur du théâtre musical plus que de l’opéra, Offenbach organise même un concours d’opérettes qui dévoile le talent du duo Bizet/Lecoq pour Le Docteur Miracle.
En 1858, Offenbach « ose » parodier les dieux de la mythologie dans Orphée aux enfers (qu’il reprendra ensuite dans une version améliorée, depuis reprise, en 1874). Les années 1860 sont celles de la pleine maturité: Monsieur Choufleury (1861), Les Bavards (1862), Die Rhinnixen (Opéra de Vienne, 1863). Enfin, ce sont les ouvrages couronnés d’éclatants succès auprès du public: La Belle Hélène (1864), les partitions qui font l’ornement de la capitale du plaisir à l’époque de la nouvelle Exposition Universelle: Barbe-Bleue, La Vie Parisienne (1866), La Grande Duchesse de Gerolstein (1867) mais aussi (à l’Opéra-Comique) Robinson Crusoé, La Périchole (1868), enfin juste avant la guerre, ce sont Les Brigands (1869).
Après la guerre de 1870, la vague d’opinion anti allemande, se tourne contre Offenbach. Le compositeur tente de rénover en profondeur son théâtre. Le roi Carotte, Fantasio (1872), Le Corsaire noir (Vienne, 1872), Madame l’Archiduc (Bouffes Parisiens, 1873) précèdent ainsi une tournée américaine en 1876 qui demeure l’un de ses plus grands succès. De retour à Paris, Offenbach compose Madame Favart (1878), puis La Fille du tambour major (1879) pour la scène des Folies Dramatiques, avant de s’éteindre pendant la composition de son nouvel ouvrage fantastique, Les Contes d’Hoffmann.

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