jeudi 24 avril 2025

Villa-Lobos, Nunes Garcia: Requiem, Missa Paris, Invalides. Mardi 17 novembre 2009 à 20h

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Villa-Lobos
Nunes Garcia

Mardi 17 novembre 2009 à 20h
Paris, Cathédrale Saint-Louis des Invalides

« Requiem pour Villa-Lobos »
Hommage à Heitor Villa-Lobos
à l’occasion des 50 ans de sa disparition (1959-2009)

Le programme de ce concert commémoratif « ose » les raretés » en faisant dialoguer d’un siècle à l’autre, de 1809 à 1937, deux oeuvres méconnues signées José Maurício Nunes Garcia (Requiem), et Heitor Villa-Lobos (Missa de São Sebastiao). Saluons aussi le profil des interprètes: le choeur Saint-Christophe de Javel dirigé par l’organiste et chef d’orchestre Bruno Procopio puis par Caroline Marçot dont on connaît l’implication et l’esprit défricheur. Concert événement.

Programme

José Maurício Nunes Garcia: Requiem (1809)*
Heitor Villa-Lobos: Missa de São Sebastião (1937)

Maîtrise de Saint-Christophe de Javel
Bruno Procopio, orgue et direction*
Caroline Marçot
, direction

Cathédrale Saint-Louis des Invalides, 129 rue de Grenelle Paris 07 info/résa: 01 44 42 35 07 PAF/ 6,50€ et 8,50€. www.invalides.org

En hommage au cinquantième anniversaire de la disparition de Heitor Villa Lobos (décédé le 17 novembre 1959), ce programme offre un voyage dans la musique sacrée brésilienne. Il réunit deux oeuvres majeures, signées José Maurício Nunes Garcia et Heitor Villa Lobos.

José Maurício Nunes Garcia

José Maurício Nunes Garcia est Maître de Chapelle de la Cathédrale de Rio de Janeiro puis organiste à la Chapelle Royale, après l’arrivé de la famille royale portugaise au Brésil, en 1808. Son œuvre rassemble plus de 600 compositions, la plupart destinées aux offices religieux. Nunes Garcia est le plus important compositeur des Amériques durant la période coloniale, non seulement par la quantité de ses œuvres mais aussi par son style très personnel, qui a fusionné le maniérisme de la polyphonie portugaise du XVIIIème siècle, et l’homophonie classique. En outre, Nunes Garcia participe à l’essor du style opératique, favorisé par la famille royale et son plus important compositeur, Marcos Portugal.

La période 1808-1811 est sans doute la plus productive de José Maurício Nunes Garcia: il compose alors près de soixante dix œuvres. En 1809, D.João VI est déjà installé à Rio avec la cour portugaise: le compositeur reçoit plusieurs commandes musicales, notamment le Requiem. Le Magnificat pour les Vêpres de San José (Magnificat das vésperas de São José) a été composé en 1810 pour commémorer l’arrivée solennelle de D.João VI, roi du Portugal au Brésil. Le souverain a été contraint de quitter son pays, sous la pression des troupes de Napoléon, commandées par le Général Junot.

Heitor Villa-Lobos

À la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, différents courants nationalistes se développent dans le monde musical occidental. Les recherches sur les musiques populaires, folkloriques et indigènes se font des plus en plus fréquentes. Dans un monde musical en expansion, le Brésil occupe très vite une place très importante dans l’histoire de la musique en Amérique Latine. De nombreux musiciens brésiliens suivent une formation en Europe, mais dès leur retour au pays, la nécessité de revenir aux sources originales s’impose. Parmi eux, les compositeurs: Oscar Lorenzo Fernandez, Francisco Mignone et Heitor Villa-Lobos sont à la recherche d’une identité nationale qui corresponde aux besoins esthétiques de l’époque sans trahir l’originalité des sources populaires.
Villa-Lobos était essentiellement un compositeur autodidacte et un auditeur désireux et curieux. Il a assimilé spontanément de nombreuses esthétiques: notamment la musique impressionniste (en particulier pour ce qui concerne son style, son orchestration et son harmonie), tout en étant très perméable au postromantisme. La période 1901-1922 est celle où le compositeur cherche à définir son propre style. Son amitié avec Darius Milhaud (qui a habité à Rio de 1917 à 1918) et Artur Rubinstein (qu’il a rencontré en 1918) lui permet d’approfondir sa connaissance de la musique française et de Stravinsky. Ainsi, dès 1918, Villa-Lobos a déjà réalisé ses propres expériences innovatrices en matière de rythme et d’harmonie et Rubinstein fait connaître sa musique dans le monde entier.
Avec le soutien financier des plusieurs amis et du gouvernement Brésilien, Villa-Lobos part en Europe en 1923. Il s’établit à Paris. Le but de ce voyage est de promouvoir ses œuvres et de s’imposer au sein du milieu artistique international. À Paris, il rencontre un énorme succès et gagne le soutien de personnalités influentes comme Florent Schmitt et les critiques de musique: Prunières, Le Flem et Klingsor. Il a rencontré, aussi, beaucoup d’autres compositeurs: Ravel, d’Indy, de Falla, Stravinsky, Prokofiev et Varèse. En outre, Heitor Villa-Lobos obtient un contrat avec les éditions Max Eschig. Son expérience européenne confirme son intuition: pas de liberté artistique ni d’indépendance créatrice sans innovation.
Même si Villa-Lobos participe à l’esthétique nationaliste propre à son époque, son style, très personnel, sublime la simple incorporation des musiques indigènes. Il sait produire ses propres symboles identitaires tout en les rendant intelligibles et acceptables. En autodidacte réfléchi, Villa-Lobos assimile les multiples et très diverses traditions culturelles du Brésil: il en sélectionne les idiomes les plus puissants et les plus suggestifs pour créer son langage musical. Même s’il ne s’agit pas d’une « synthèse » de la musique au Brésil, l’art du compositeur a défini l’éclectisme stylistique et l’exubérance qui continuent à caractériser l’art de la musique brésilienne.

Illustrations: Heitor Villa-Lobos, Nunes Garcia (DR)

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