Jeunes voix verdiennes
Voci Verdiane 2006 
Arte, Musica.
Samedi 1er septembre 2007 à 22h30
Chaque année, en octobre, le Concours Voci Verdiane (Voix verdiennes) entend souligner le talent des meilleurs chanteuses et chanteurs qui ont choisi pour répertoire de prédilection, les opéras du compositeur italien Giuseppe Verdi. A Busetto, dans l’enceinte du Palazzo Civico, se cache le petit théâtre Verdi, un écrin exceptionnel, que la ville a construit en hommage à l’enfant natal. Mais Verdi n’y mettra jamais les pieds car il avait montré sa préférence pour que les autorités construisent plutôt un hôpital. Quoiqu’il en soit, c’est là que le jury présidé par Leyla Gencer, soprano verdienne légendaire (Aïda aux Arènes de Vérone, en 1966 comme un extrait d’archives nous le rappelle), auditionne et retient sur les 100 participants venus du monde entier, dont 1/3 en provenance des pays asiatiques (Japon, Corée, Chine), une trentaine de demi-finalistes, auxquels succèdent 10 finalistes qui se présentent lors du concert publique avec orchestre. Qu’est-ce q’un bon chanteur verdien? Une subtile association, aussi improbable que rare, mêlant voix, tempérament, … chance, selon les termes de l’un des membres du jury 2006.
Visions des professeurs accompagnant, venus soutenir leurs « poulains », exigence des membres du Jury dont les membres de la Fondation Arturo Toscanini, de l’Opéra de Berlin, de Santiago du Chili, de Moscou et de Milan, attentes et rêves des jeunes chanteurs lyriques… devant la caméra qui ne peut comme chacun franchir les portes des auditions, avant la demi-finale, chaque candidat exprime ses espoirs, ses déceptions, son émotion de participer à un événement d’importance dans leur carrière, dans le lieu emblématique du chant verdien.
Peu à peu, les profils se précisent. Les réalisateurs du Concours 2006 se sont penchés sur la personnalité de la soprano Takesha Kizart, née à Chicago et petite-nièce du bluesman Muddy Waters: tempérament éruptif, émotion à fleur de peau, surtout adoratrice passionné du chant verdien. La jeune candidate, depuis Busetto, lieu du concours 2006, visite les autres lieux où Verdi a vécu: Roncole, où se trouve sa maison natale. C’est là que les parents du compositeur, restaurateurs aisés, purent stimuler et financer les débuts musicaux de leur fils prodige… A Sant’ Agata surtout: la villa de Verdi est un lieu feérique, où le musicien se fixa à partir de 1851 avec sa seconde épouse la cantatrice Giuseppina Streponi, s’intéressant à l’essor économique de son domaine, dessinant parterres et jardins, dignes d’un opéra miraculeux. En filigrane, la carrière du maestro est évoquée dont le succès remporté par ses premiers opéras, dont le texte patriotique (livret de Témistocle Solera) répondait aux attentes du public désireux d’unité nationale, contre la domination de l’occupant autrichien… Lors de la finale publique avec orchestre où participent entre autres, Veronica Simeoni (mezzo) et Claudio Sgura (baryton), – qui obtiennent respectivement les 3ème et 2 ème prix-, la présence scénique et le talent vocal, doué d’une ingénuité touchante de Takesha Kizart se dévoilent dans l’air d’Elisabeth de Valois de Don Carlos. La chanteuse décroche le Premier Prix Voci Verdiane 2006. Certainement un talent verdien à suivre dans les années à venir, sur les scènes internationales.
Crédit photographique
Takesha M. Kizart (DR)
