dimanche 20 avril 2025

Wagner: the great operas36 cd Emi classics

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Coffret Wagner
Wagner: The great operas
36 cd Emi classics

Belle réalisation qui avant tous les autres labels et majors ouvre les célébrations futures: avec ce coffret aux gestes divers et hautement caractérisés, Emi réédite plusieurs joyaux wagnériens et frappe un très grand coup avant le bicentenaire Wagner 2013 à venir.

Dans ce coffret généreux et plutôt économique, au total 11 opéras dont les 4 volets (Prologue, 3 journées) de la Tétralogie. Le Rienzi de Heinrich Hollreiser (Staatskapelle de Dresde, 1976) est une rareté à nouveau accessible qu’éblouit la vitalité ardente de René Kollo: fier et sincère tribun populaire bientôt laché par ses soutiens, marionnette trop fragile d’une société qu’il avait cru restaurer et régénerer. Parmi les autres caractères de cette version homogène: saluons aussi Theo Adam (Paolo Orsini: la scène se passe dans l’Italie du XIVè au coeur des intrigues entre patriciens), Siegfried Vogel (Raimondo) et Peter Schreier (Baroncelli)…
Suivent les 3 opéras romantiques qui sont le prolongement de l’opéra de la jeunesse: ce Rienzi primordial qui n’était encore à en croire Hans von Bulow que le dernier opéra de … Meyerbeer (même si Wagner se montre plus proche de Spontini, l’inventeur du grand opéra à la française à l’époque impériale)…
Voici donc par ordre chronologique, le Lohengrin de 1962-1963 sous la baguette de Rudolf Kempe, sang et nerf, réunissant une distribution enthousiasmante: Elisabeth Grümmer (Elsa), Ortrud (crépusculaire et embrasée de Christa Ludwig), le Friedrich von Telramund (raffiné et cruel de… Dietrich Fischer Dieskau)… trio captivant subtilement emporté par les Wiener Philharmoniker.

Suit Der Fliegende Holländer (Le vaisseau fantôme) avec … Theo Adam dans le rôle du Hollandais maudit, légitimement envoûté par la Senta ivre et tendre d’Anja Silva (New Philharmonia Orchestra, Otto Klemperer, février et mars 1968); rien à redire non plus au plus récent Tannhaüser de janvier 1985 sous la baguette de Bernard Haitink dirigeant l’Orchestre symphonique de la Radio Bavaroise (Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks): l’Elisabeth de Lucia Popp étincelle, ardente et juvénile, rempart amoureux, protecteur du poète maudit (Klaus Köning, plus fade mais bien chantant). Oui pour la Vénus de braise de Waltraud Meier, première face d’une carrière qui la fera davantage touchante encore en … Kundry de Parsifal (lire ci-après).

La Tétralogie munichoise de Wolfgang Sawalisch est l’autre grand atout de ce coffret. Enregistrée en 1989, la réalisation reste un grand moment discographique mené par Emi classics car elle ne manque pas d’atouts: Marjana Lipovsek (Fricka, première norne), le Loge de Robert Tear, le Mime d’Helmut Pampuch, l’Erda d’Anna Schwarz, la Sieglinde de Julia Varady, la Brunnhilde de Hildegard Behrens (d’une grande intégrité); le Fafner de Kurt Moll, et bien sûr, le Siegfried de René Kollo, le Hagen de Matti Salminen… vocalement très convaincante, la production est même éblouissante quand le chef souffle dans l’orchestre le grand frisson romantique (pas de lyrisme débraillé mais une tenue classique solaire très enthousiasmante), ce qui arrive souvent.

Les trois derniers opéras sont de la même eau c’est à dire hautement captivants: par ordre chronologique, citons ainsi Les Maîtres Chanteurs (Die Meistersinger von Nürnberg, les maîtres chanteurs de Nuremberg enregistrés à Dresde en décembre 1970) avec l’excellent Hans Sachs de Theo Adam, le Walther de René Kollo, l’Eva d’Helen Donath… tous caractérisés et fusionnés aussi en une vision cohérente sous la baguette de Karajan.
En juin 1984, l’Opéra national Gallois, enregistre sous la direction de Reginald Goodall, un Parsifal qui ne manque pas non plus d’intensité; vocalement les choses se tiennent aussi grâce entre autres au Gurnemanz de Donald McIntyre, la Kundry de.. Waltraud Meier, le Parsifal de Warren Ellsworth, l’Amfortas de Phillip Joll… Enfin, dernière et récente réalisation, le Tristan und Isolde londonien de Pappano (2004-2005) conclue ce coffret Wagner, diversifié et convaincant avec dans les rôles-titres: Placido Domingo et Nina Stemme tandis que René Pape fait un roi Marke flamboyant et blessé de première grandeur.
Décidément ce coffret, premier d’un cycle discographique abondant d’ici la célébration anniversaire du bicentenaire Wagner 2013, est l’un des événements cd du mois de novembre 2012.

Wagner: the great operas, 36 cd. Emi classics. Rienzi (Hollreiser, 1974-1976); Der Fliegende Holländer (Klemperer, 1968); Tannhäuser (Haitink, 1985); Lohengrin (Kempe, 1962-1963); Der Ring des Nibelungen (Sawalisch, 1989); Tristan und Isolde (2004-2005, Pappano); Die Meisterdinger von Nürnberg (Karajan, 1970); Parsifal (Goodhall, 1984)

Illustration: le chef Wolfgang Sawalisch, vainqueur de la meilleure Tétralogie éditée par Emi classics ? © G.Passerini
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