Wolfgang Amadeus Mozart,
Don Giovanni
Gand. De Vlaamse Opéra,
du 13 avril au 12 mai 2007
Törzs, direction
Van Hove, mise en scène
Opéra libertaire dont la relecture à partir du XIX ème siècle, en fit « l’opéra des opéras »: un manifeste funèbre et tragique, Don Giovanni demeure cependant, selon le voeu de son auteur, un « dramma giocoso ». La vie traverse, palpitante et insolente, les personnages, les portant même à être la quintessence du souffle vital, l’incarnation du désir, de la pulsion sexuelle, l’énergie primaire… qui apporte les dérèglements sociaux ou l’excès d’ordre moral. Don Giovanni et son « double », Leporello, ne formeraient ainsi qu’une seule personne au double visage, une sorte de Janus moderne quand Donna Anna et Ottavio, les amoureux héroïques qui ne cessent de se lamenter, incarneraient plutôt les tenants d’un système moral, tout autant condamné. D’un côté, l’exaltation de l’action; de l’autre, l’inhibition stérile, répétitive, étouffante.
Entre les deux duos, seule Donna Elvira, sincère dans son amour pour Don Giovanni, exprimerait la voie de la tendresse la plus pure… comme la plus aveugle. Les lectures du Don Giovanni de Mozart sont multiples. Chacune n’épuise jamais la richesse et la complexité fascinante du mythe.
Illustration
Alexandre Evariste Fragonard, Vivant Denon replaçant les restes du Cid dans leur sépulture (DR)