Yehudi Menuhin, hommage
Les 10 ans de la disparition
(le 12 mars 2009)
Allumer le feu…
attisant un brasier irrésistible aux quatre coins du monde pour que
s’étende toujours l’amour de la musique et grâce à elle l’amour des
hommes… De sa mère, il détenait une part « russe et incandescente », de
son père, un altruisme fort et intense qui scelle des amitiés
durables… Yehudi Menuhin, né le 22 avril 1916 , décédé le 11 mars 1999 (Berlin),
avait été, enfant, à San Francisco, subjugué par la beauté d’une
danseuse, Anna Pavolva, incarnation sublime de la beauté. Il devait
toujours conservé cette image pure et la transmettre dans le chant de
son violon. Etre aussi ce voyageur abonné aux quais de gare et aux
lieux de transit comme de passage pour transmettre,é mouvoir, élever…
10 ans après sa mort, la légende du violon ne cesse de fasciner.
Son legs interprétatif est un chant de réconciliation et de paix
défendu par l’être doué d’humanisme et de pacifisme militant qui croit
dans le pouvoir salvateur de la musique et de l’art pour l’humanité…
Un combat par la musique contre les armes que mène aujourd’hui, contre
tous, le chef Daniel Barenboim, ardent défenseur d’une entente
souhaitons le visionnaire entre palestiniens et israéliens.
Le musicien a souvent démontré combien la pratique d’un instrument, en
particulier pour lui, du violon libère de tout sentiment de domination,
d’agressivité, de possession. Pour bien jouer, il faut aimer son violon
avec souplesse, délicatesse, amour et curiosité.
Le son de Menuhin réincarne après les grands qui l’ont précédé:
Joachim, Ysaÿe, Heifetz, Neveu, Thibaud, Enesco… cet idéal d’une
ligne « vocale », vibrante, dont le propre contrairement à la voix
humaine, est de pouvoir se poursuivre au delà de la respiration en une
ligne désormais continue qui s’impose à l’homme pressé, au zappeur en
quête de sens…
Et puis, il y eut surtout deux personnalités marquantes, George Enesco
et Ravi Shankar pour lesquels la musique est une « offrande », un « rite »,
un espoir pour les hommes de bonne volonté.
Rencontres, de Bloch à Furtwängler…
Mais la galerie des hommes illustres qu’a connu et croisé le prodigieux
musicien compte aussi d’inoubliables rencontres: Bruno Walter qui le
dirige à Berlin en 1929 ( à 13 ans) ; Ernest Bloch dont l’allure de
prophète l’a particulièrement inspiré sur le chemin de
l’approfondissement spirituel et humaniste des répertoires. Menuhin fut
son « dernier » interprète (Suites n°1 et 2 pour violon solo écrites pour
le jeune violoniste); Bela Bartok dont le sens aigu du perfectionnisme
et de la précision ont reconnu en Menuhin un son quasiment parfait:
c’est d’ailleurs pour lui que le compositeur hongrois compose à sa
demande la Sonate pour violon solo opus 117 (1944). Le jeune violoniste
de 16 ans à Londres joue le Concerto de … Sir Edward Elgar en 1932
sous les yeux attentifs de l’auteur qui avait entendu son oeuvre créé
par Kreisler en 1910. Sir Thomas Beecham dirigeait alors le prodige.
Une autre figure musicale a compté dans
les années de formation de l’homme autant que du musicien: celle de
Benjamin Britten, qui au piano, accompagne Menuhin, en juillet 1945,
auprès des victimes du nazisme en Allemagne… Musique et humanisme,
baume pour les coeurs meurtris et accablés; et aussi Wilhelm
Furtwängler avec lequel Menuhin joue le Concerto de Beethoven (1947),
une expérience unique éprouvée avec le « musicien de l’intuition ». C’est
d’ailleurs à cette époque om les plaies sont vives, que le violoniste
oeuvre et s’engage pour la réhabilitation du maestro suspecté à torts
de collusion avec le régime hitlérien car il était resté en Allemagne
au temps de l’infamie. Menuhin a montré depuis combien le chef
légendaire avait osé tenir tête aux dirigeants barbares. En mars 2009,
un livre édité par Flammarion et une série de concerts sur Arte rendent
hommage à Yehudi Menuhin, à l’occasion, le 12 mars 2009 des 10 ans de
sa mort.
Illustrations: Yehudi Menuhin (DR)
En mars 2009, un livre édité par Flammarion (réédition de l’ouvrage « la légende du violon » écrit par Yehudi Menuhin, en 1996 pour ses 80 ans) et une série de 2 concerts sur Arte rendent hommage à Yehudi Menuhin, à l’occasion, le 12 mars 2009 des 10 ans de sa mort.
Télé
Arte pour les 10 ans de la disparition de Yehudi Menuhin, diffuse plusieurs programmes incontournables les 15 et 16 mars 2009, dont « Yehudi Menuhin à Hollywood« , le 16 mars 2009 à 22h30 (magazine Musica)
Livre
La légende du violon: Yehudi Menuhin.
Nouvelle édition (amélioration de l’édition première d’avril 1996).
Beau-livre. Pour les 10 ans de la mort de Yehudi Menuhin, le 11 mars
2009. Editions Flammarion, 304 pages.
(En bonus: 1 cd de 50 mn, comprenant plusieurs
interprétations de Yehudi Menuhin: Lalo, Bach, Porter, Grappelli,
Schumann, Brahms, Shanker, Mendelssohn… extraits du fonds Emi
Classics). Prochaine critique complète de « La légende du violon, Yehudi Menuhin », dans le mag livres de classiquenews.com